Le procès d’Omar el-Béchir s’ouvre ce lundi à Khartoum

Publié le 19 août 2019 , 8:38
Mis à jour le: 19 août 2019 8:38 am
Omar al-Bashir a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat en 1989 et a été renversé par les militaires en 2019 (photo d'archive).
Omar al-Bashir a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat en 1989 et a été renversé par les militaires en 2019 (photo d’archive).

 

 

L’ancien président soudanais, Omar el-Béchir, est arrivé au tribunal pour faire face à des accusations de corruption qui, selon ses avocats, sont sans fondement.

  1. Bashir a été évincé en avril après des mois de protestations qui ont mis fin à près de 30 ans au pouvoir.

En juin, les procureurs ont déclaré qu’une grande quantité de devises étrangères avait été trouvée dans des sacs de céréales à son domicile.

Dimanche, les militants pro-démocratie et les dirigeants militaires du pays ont signé un accord ouvrant la voie aux élections.

Selon des témoins, il y avait un imposant cordon de sécurité à l’extérieur du palais de justice de la capitale soudanaise, Khartoum.

L’ancien président est arrivé accompagné par un grand convoi militaire, rapporte l’agence de presse AFP.

En juin, Omar al-Bashir a été vu en public, pour la première fois depuis son éviction, devant le bureau du procureur à Khartoum.

Des accusations de corruption

L’ancien président fait face à des accusations de “possession de devises étrangères, de corruption et de réception illégale de présents” liés à ses fonctions.

En avril, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef militaire du Soudan, a déclaré que plus de 113 millions de dollars US en livres soudanaises et en devises étrangères avaient été saisis au domicile de M. Bashir.

L’équipe de défense de M. Bashir rejette les accusations.

Le dirigeant évincé devait comparaître devant le tribunal en juillet, mais le procès a été reporté pour des raisons de sécurité.

Quelles sont les autres accusations ?

En mai, le procureur soudanais a accusé M. Bashir d’incitation et d’implication dans l’assassinat de manifestants.

Les accusations découlent d’une enquête sur la mort d’un médecin tué lors des manifestations qui ont conduit à la fin du règne de M. Bashir en avril.

Le médecin soignait des manifestants blessés chez lui, à Khartoum, lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes sur le bâtiment.

Un témoin a déclaré à la BBC que le médecin était sorti les mains en l’air, qu’il avait dit à la police qu’il était médecin et qu’il avait été immédiatement abattu.

Qu’en est-il de la transition démocratique ?

Le procès de M. Bashir sera considéré comme un test de la capacité des nouvelles autorités à faire face aux crimes présumés de l’ancien régime.

Samedi, le conseil militaire, qui a pris le pouvoir après l’éviction de M. Bashir, et l’alliance civile d’opposition ont signé un accord historique de partage du pouvoir.

L’accord ouvre la voie à la mise en place d’un nouveau conseil d’administration, composé à la fois de civils et de généraux, qui ouvrira la voie à des élections et à un régime civil.

Mohamed Hamdan “Hemeti” Dagolo, largement considéré comme l’homme le plus puissant du Soudan, s’est engagé à en respecter les termes.

Les membres du nouveau conseil souverain devaient prêter serment lundi, mais la cérémonie a été reportée de 48 heures à la demande de militants pro-démocratie, selon l’agence de presse Reuters, qui cite un porte-parole militaire.

 

 

©BBC Afrique

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