CENTRAFRIQUE : ALINDAO, MOBAYE, BANTANGAFO, KÉMBÉ, ZEMIO, BAMBARI :

Publié le 20 novembre 2018 , 6:03
Mis à jour le: 20 novembre 2018 6:03 pm
habitations incendiées par des rebelles à Alindao.
Crimes contre les civils à Alindao. Photo Félix NDOUMBA, CNC

 

 

CENTRAFRIQUE : ALINDAO, MOBAYE, BANTANGAFO, KÉMBÉ, ZEMIO, BAMBARI :

 

 

DES ORADOURS-SUR-GLANE CENTRAFRICAINS

(Oradour-sur-Glane ville martyre du Limousin en France,

fut suppliciée par les Nazis en 1945.)

UN CHAOS VOULU ET ENTRETENU

         Le plan est machiavélique, concocté de longue date. Il est en train de s’exécuter. Il consiste à empêcher, à tout prix, le retour de la paix en Centrafrique, afin de déstabiliser le pays pour mieux le contrôler et faire main basse sur ses immenses richesses.

         Les prédateurs se bousculent : Français, Russes, Américains, Tchadiens, Congolais Soudanais, Libyens et Camerounais. Les Chinois restent en embuscade. C’est, en fait, le retour des Russes en Centrafrique qui a mis le feu à la savane. Désormais, tous les coups sont permis.

          Les premières victimes de ces affrontements entre prédateurs sont évidemment les Centrafricains. « Quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui sont piétinées » : le dicton africain est plus que jamais d’actualité. Occidentaux et Russes s’affrontent jusque dans l’enceinte de l’ONU au Conseil de Sécurité. Les responsables centrafricains ne sont conviés à aucune discussion. Le pays orphelin de Boganda ressemble à un plat que se partagent des prédateurs affamés. Les chasseurs de matières premières et de territoires à conquérir soudoient des chefs de guerre pour entretenir le chaos. Car le retour de la paix, pour ces nervis, équivaudrait inévitablement à leur désarmement, leur arrestation et leur comparution probable devant la CPI.

UNE EPURATION ETHNIQUE ET RELIGIEUSE QUI NE DIT PAS SON NOM

C’est ainsi que les hommes de l’ UPC d’Ali Darassa, des musulmans fanatisés, se sont livrés à Bambari, à Alindao et ailleurs, à un véritable génocide, confessionnel et ethnique. Il ne faut plus faire semblant de nier le caractère de guerre confessionnelle qui animent certains ex-Sélékas. Le choix des sites pris d’assaut par les hommes du Nigérien ne laisse aucun doute sur leurs intentions : ce sont des églises catholiques et des paroisses qui ont été prises d’assaut par des gens pervers, des aventuriers irréductibles et fanatisés par leur religion.

         Ces criminels se sont livrés à un véritable carnage à Bambari et à Alindao. Ils ont brûlé et incendié les églises où s’étaient réfugiés des prêtres, des paroissiens et des déplacés de l’intérieur. Ils s’en sont pris avec une rare violence aux habitants et à leurs lieux de vie. Des personnes ont été égorgées, d’autres exécutées par balles. Des prêtres massacrés

         Le pays doit faire face au cycle infernal de représailles et de contre-représailles. Il y a deux semaines environ, des Peuls et des ex-Sélékas de confession musulmane, ont massacré environ 20 personnes en représailles à un massacre attribué aux Antibalakas d’obédience chrétienne.

LE CYNISME CRIMINEL DES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

         Alors que les Centrafricains sont devenus la proie des hordes fanatisées, qui massacrent sans discernement une population désarmée et innocente, aux Nations-Unies, les occidentaux et les Russes se chamaillent autour des oripeaux de la République Centrafricaine. Combien vaut la vie d’un Centrafricain aux yeux des occidentaux ? Les exhibitions indécentes auxquelles ils se livrent démontrent tristement que, décidément, pour eux, elle ne pèse pas lourd. Se chamailler ainsi pour des intérêts mercantiles dans un lieu normalement voué à la protection des populations et à la souveraineté des Etats, c’est oublier toute humanité.

UN PAYS PRIS EN OTAGE PAR DES FORCES ETRANGERES 

         Tout se passe comme-ci des forces obscures avaient décidé d’affecter un destin funeste à la République Centrafricaine, la laissant en proie à une sinistre coalition de prédateurs impérialistes, dont la seule ambition est d’aboutir à une partition de la République Centrafricaine pour mieux contrôler ses habitants et ses richesses. L’incapacité de l’armada occidentale, russe et onusienne à venir à bout d’une bande disparate de groupes armés ne s’explique pas autrement. C’est un piège grossier tendu aux Centrafricains.

         Quant au silence des dirigeants, il interpelle. Comment se fait-il qu’après les massacres, aucune voix de responsables, pas même celle du président de la République, ne se soit fait entendre pour stigmatiser les criminels et défendre les populations ? Pendant que des étrangers parlent à l’ONU au nom de la RCA, ses dirigeants restent aphones. On est en droit de se demander qui gouverne le pays : les Russes qui s’agitent partout ou les dirigeants légitimes ? Tout laisse à penser que le président Touadera a du mal à présider. S’il est corseté par des forces dominatrices et des ambitions plus ou moins occultes, il lui reste le peuple. C’est lui qu’il faut associer d’urgence à la gestion du pays. Si non, la légitimité de l’Etat et le maintien au pouvoir du président Touadera seront durement menacés.

                                                                                                                                                                  

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