Centrafrique : les Députés de la Kemo accusent leurs autorités locales de malversation financière.

Publié le 15 février 2017 , 8:51
Mis à jour le: 15 février 2017 8:51 pm

Centrafrique : les députes de la Kemo accusent leurs autorités locales de malversation financière.

 Les Députés de la Préfecture de Kémo en Centrafrique. CopyrightCNC

Bangui, 16 Février 2017, CNC.

Par Jefferson Cyrille YAPENDE

 

Quatre députés de la Kémo à savoir les honorables Yoyo Marcelin député de Sibut, Sanzé Gina députée de Dekoa, Jean Pierre Mara député de Mala et Komia Sambia député de Ndjoukou ont accusé le gouvernement et les autorités locales de la Kémo pour malversation financière sur les fonds alloués aux chefs des groupes et des quartiers de leur juridiction. C’est dans un point de presse tenu le 6 février 2017 dans les locaux de l’Assemblée Nationale, que les députés de Kemo ont dénoncé ce détournement de fonds.

 

L’objet de cette rencontre avec les professionnels des médias est d’informer le peuple centrafricain sur la malversation financière par rapport aux payements des indemnités des chefs de la Kémo.

En effet, dès le déclenchement de la crise, l’autorité de l’Etat est bafouée sur presque toute l’étendue du territoire. Les nouvelles autorités, conscientes des enjeux de cette situation qui perdure encore dans certaines localités veulent réhabiliter et renforcer l’autorité de l’Etat à travers la chefferie traditionnelle qui pourrait contribuer fortement aux initiatives de développement communautaire. C’est dans ce cadre que le président de la République Professeur Faustin Archange Touadéra a octroyé 60.000.000 Frans Cfa à ces derniers pour éponger leurs indemnités.

 

C’est dans ce sens que le 27 janvier 2017, une mission conduite par le directeur général, du ministère de l’Administration du Territoire s’est rendue dans la ville de Sibut, chef lieu de la préfecture de Kémo pour payer les indemnités des chefs des groupes et des quartiers. Selon les informations officielles, une somme de 1.666.000 Frans Cfa est allouée à la préfecture de la Kémo à raison de 473 chefs, soit 3500 Frans Cfa par chef. Cette mission qui s’est rendue, a remis la totalité de 1.666.000 au préfet de la Kémo. C’est ainsi que sur les 1.666.000 Frans Cfa qui ont été alloués à Kémo, une somme 178.000FCFA a été remise au sous-préfet de Sibut pour payer les chefs de la commune de Sibut qui compte 52 chefs, soit 3500 par chef.

 

150.000 FCFA ont été remis pour la commune de Ngoumbélè toujours dans la circonscription de Sibut pour 65 chefs, soit 2307Fcfa par chef. Concernant les sous préfectures de Dékoa et de Mala, une somme globale de 320.000Fcfa a été remise au sous-préfet de ces deux sous-préfectures qui comptent 139 chefs, soit 2300 Fcfa par chef. Pour la sous-préfecture de Ndjoukou, une somme de 300.000Fcfa a été allouée pour 200 chefs, soit 1500Fcfa par chef. Donc, si l’on fait bien le calcul, sur les 1.666.000Fcfa alloués à la préfecture de Kémo et remis au préfet, 948.000 seulement ont été repartis pour quatre sous-préfectures. Ce qui revient à dire qu’une somme de 712.000Fcfa s’est volatilisée.

 

Ainsi donc, les quatre députés de la Kémo sont surpris de voir une telle injustice puissent se produire dans leur circonscription puisqu’au départ, c’est une somme de 10000Fcfa qui devrait initialement accorder à chaque chef sur toute l’étendue du territoire. D’où l’interrogation de savoir qu’est ce qui s’est passé pour la préfecture de la Kémo.

 

En clair, a y voir de près, il y a anguille sous roche, car les honorables députés de la Kémo ont tenté sans succès de rentrer en contact avec le gouvernement pour échanger sur la manière à laquelle ces fonds sont gérés. C’est pourquoi, les payements sont suspendus sur demande de députés qui veulent que lumière soit faite sur cette affaire. Ils promettent par la même occasion de restituer l’argent au gouvernement si et seulement si ce dernier ne répond pas à leur revendication.

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