Bangui: INTERVIEW: L’Abbé Frederick Nakombo dresse le bilan annuel de la Commission Episcopale Justice et Paix

Publié le 13 janvier 2016 , 7:18
Mis à jour le: 13 janvier 2016 7:18 pm

(Corbeau News Centrafrique)

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INTERVIEW: L’Abbé Frederick Nakombo dresse le bilan annuel

de la Commission Episcopale Justice et Paix

 

Bangui, (CNC), 14-01-2016

Dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Corbeau News Centrafrique (CNC), le Secrétaire National de la Commission Episcopale Justice et Paix, l’Abbé Frédéric NAKOMBO fait le bilan annuel de la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP), une association qui œuvre dans les domaines de la Justice, Paix, Cohésion sociale, et la Réconciliation en République centrafricaine.
Corbeau News Centrafrique (CNC) : Abbé Frédéric NAKOMBO, Bonjour !

Frédéric NAKOMBO (FN) : Bonjour !

CNC : Pouvez-vous présenter brièvement la Commission Episcopale Justice et Paix ?

FN La Commission épiscopale Justice et paix est service de la conférence épiscopale des Evêques. C’est une association qui traite de la question de la Justice, de la paix et des Droits de l’Homme. La Commission épiscopale Justice et paix a pour but de sensibiliser la population sur la lutte contre l’impunité, sur la défense de la dignité de la personne humaine, la promotion de la paix à la lecture de l’évangile. Elle étudie toutes les questions qui touchent aux droits de l’homme et fait des recommandations à l’endroit de la conférence épiscopale centrafricaine. Cette commission a été créée le 1er juillet 1991 à Berberati lors de la conférence épiscopale des évêques conformément à la recommandation qui a été faite par le Conseil pontifical Justice et paix le 6 janvier 1964 à Rome.

CNC : Quels sont les activités que la Commission Episcopale Justice et Paix a eues à mener durant l’an 2015?

FN : Nos activités durant l’année 2015 sont multiples. La Commission Episcopale Justice et Paix est une association à but non lucratif. Et elle vit des projets. En 2015, nous avons eu à mettre en œuvre un projet qui concerne la formation des acteurs de la Commission Episcopale Justice et Paix. Nous avons formé les ces acteurs de à la gestion financière, au montage des projets, à la lutte contre l’impunité, à l’engagement de l’église en faveur de la justice et paix, et aussi à la formation des acteurs aux droits humains. En plus de ce projet qui a été financé par Secours catholique France, nous avons aussi mis en œuvre un projet qui concerne l’édification de la paix, surtout la réconciliation et la paix au niveau de quatre Diocèses dont l’Archidiocèse de Bangui, les Diocèses d’Alindao, de Bouar et de Bossangoa. Par rapport à la mise en œuvre de ce projet, la CEJP a mobilisé des formateurs et des sensibilisateurs à l’intérieure du pays. Nous avions effectué des missions dans les diocèses concernées par le projet, et nous avons eu à sensibiliser les Chrétiens et les musulmans à la cohésion sociale et au vivre ensemble. Les activités que nous avons réalisées sur le terrain, il faut dire que nous avons réalisé les activités à 90%, et ces activités ont bien réussi. Aujourd‘hui, les personnes qui ont été sensibilisées et par le Bureau national et par le Bureau diocésain demandent à ce que la CEJP puisse approfondir les activités pour la seconde fois, pour une meilleure compréhension des participants qui sont au niveau de chaque Diocèses. En plus de ce projet qui a été financé par Miserior via Cordaid, la CEJP a aussi octroyé un financement auprès de l’Association Avocats Sans Frontière Belgique qui se trouve implantée en ce moment à Bangui dans le cadre d’un service d’aide minimum légal. Et ce projet porte sur la sensibilisation de la population de Bangui sur le rôle et l’importance d’un Avocat et l’amélioration de l’accès facile à la justice des personnes en situation de vulnérabilité. En ce moment, la CEJP est entrain de travailler en partenariat avec Avocat sans Frontière pour la mise en œuvre du projet. Nous avons réalisé les activités de façon trimestrielle, il nous reste à réaliser aussi des activités dans la deuxième phase qui va commencer de janvier au mois de mars. La CEJP travaille en partenariat avec EISA qui est l’Institut électoral pour la démocratie durable en Afrique en ce qui concerne l’éducation civique. Dans les années 2011, la CEJP avait mobilisé ses propres observateurs sur le terrain, et ils ont pu recueillir les informations et données sur l’observation. Pour cette année à travers AISA avec le financement de l’Union européenne, la CEJP a aussi mobilisé les observateurs électoraux qui ont beaucoup travaillé et ils sont entrain de parvenir les résultats au siège d’EISA qui se trouve ici à Bangui.

CNC : Quel bilan peut-on tirer de toutes ces activités que la Commission Episcopale Justice et Paix (CEJP) a pu mener?

FN : Je vous dis que le bilan est positif. Certes, la situation des droits de l’homme au niveau de l’arrière-pays varie d’une localité à une autre. Mais les Diocèses que nous avons parcourus, nous ont présenté un bilan positif en termes d’actions. Parce qu’au niveau, les Diocèses d’Alindao, de Bouar et de Bossangoa, nous avons constaté que la CEJP est visible. Et la visibilité de la CEJP fait à ce que les partenaires puissent collaborer avec les acteurs de la CEJP pour la mise en œuvre de certains projets qui touchent beaucoup plus la question de la paix et de la justice dans la localité. C’est pour cela que les Diocèses d’Alindao, de Bouar et de Bossangoa et de Bangui travaillent en ce moment en partenariat avec CRS (Catholic Relief service) ; et CRS a beaucoup appuyé ces commissions dans différents domaines. A l’heure où nous parlons, nous avons au moins cinq Diocèses qui sont un peu en retard, parce qu’il y a eu de difficultés quant à ce qui concerne la nomination de certains Directeurs Diocésains qui n’ont pas pu terminer leur mandat et la nomination aussi de nouveaux Directeurs Diocésains qui n’ont pas été formés par rapport aux règlement et Statut de ladite commission. Mais il faut savoir que la CEJP est entrain de déployé tous les moyens nécessaires pour qu’au courant de cette année 2016 toutes les commissions soient dynamiques et fassent un travail d’efficacité sur le terrain.
CNC : Quelles sont vos perspectives pour cette année ?

FN : Présentement, la CEJP organise une Assemblée générale communément appelée Conseil National au tour de thème Cohésion sociale. Ce Conseil National vise d’abord à renforcer les capacités des acteurs de la CEJP, et ensuite à donner l’opportunité aux membres de la CEJP à réfléchir sur les atouts, les faiblesses, les opportunités et aussi les contraintes de la cohésion sociale par rapport à toutes activités que nous avons réalisées sur le terrain depuis l’année 2014-2015. En ce moment, la CEJP est en train d’établir un plan d’action qui vise une synergie d’action avec les membres du Bureau diocésain pour que dans six mois, les membres du Bureau diocésain puissent se retrouver en plénière à Bangui pour examiner cette question de violation des droits de l’homme et en suite essayer de trouver des solutions qui pourraient éventuellement aider les Bureaux diocésains à lutter contre les violations des droits de l’homme au niveau local

CNC : Pour finir, quels sont vos partenaires?

FN : Nous avons de multiples partenaires. La CEJP travaille avec l’Ambassade des Etats unis, le Secours Catholique, Avocats Sans Frontière, Cordaid, avec l’Aide d’Afrique en France, EISA, Miserior en Allemagne. Nous sommes en train de voir la possibilité d’engager d’autres partenaires comme l’Ambassade de France, et aussi des partenaires qui œuvrent dans le domaine de l’éducation civique pour les élections comme ENDIA et le PNUD qui sont les deux partenaires qui ont déjà travaillé avec la CEJP. Donc, nous avons toute une panoplie de partenaires qui soutiennent de près et de loin la Commission Episcopale Justice et Paix.

CNC : Monsieur Abbé Fréderick Nakombo, nous vous remercions

FN : C’est à moi de vous remercier pour l’intérêt que vous portier à nos activités.

Interview réalisée par Eric NGABA  Pour CNC

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