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CENTRAFRIQUE : BRUITS DE BOTTES MENAÇANTS.

CENTRAFRIQUE : BRUITS DE BOTTES MENAÇANTS

 

 

 

 

Les combattants de la Séléka au nord de Bangui en mars 2014. AFP

 

 

Bangui, le 24 avril 2018.

Par : Joseph Akouissonne de Kitiki, CNC.

 

INTIMIDATIONS ET CHANTAGES DES SELEKAS : IL NE FAUT PAS CÉDER !

La situation qui prévaut à Kaga-Bandoro, dans la Nana-Gribizi, est proprement inconcevable. C’est un défi d’une arrogance insupportable pour le gouvernement. L’exécutif est-il à ce point affaibli qu’il donne l’impression d’être tétanisé par les ex-Sélékas ?

 Les leaders de l’ex-coalition se sont réunis, au vu et au su des autorités, pour concocter un plan d’attaque sur Bangui.  Ce qui aurait pu être une aubaine pour les forces de sécurité et la MINUSCA : elles auraient pu alors neutraliser ces criminels de guerre, lestés des mandats d’arrêts infligés par l’ONU. C’était une excellente occasion pour organiser un raid et arrêter les chefs de bandes réunis à un même endroit. A la suite de la tentative des forces de Sécurité et de la MINUSCA pour nettoyer le Km5 des bandits, agents des ex-Sélékas infiltrés, les chefs de bandes mécontents avaient, en effet, tenu conclave pour élaborer un plan d’attaque de la capitale, sans provoquer de réponse ou de réaction de la part des autorités.

Ceux-là mêmes qui ont provoqué les massacres et les tueries en Centrafrique, préparent la réédition de leur forfait sanglant, à savoir tout faire pour prendre le pouvoir par la force à Bangui. Soutenus par leurs parrains habituels, ces prédateurs invétérés des richesses du sous-sol centrafricain, ils agissent en toute impunité au grand jour pour déstabiliser la RCA. Tout se passe comme si les puissances étrangères avaient décidé de favoriser un coup de force contre le président Touadera. Si non, comment expliquer ce surprenant comportement des forces étrangères impliquées dans le chaos centrafricain ? Surtout celui de la France, qui, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, néglige le président centrafricain et son gouvernement. A-t-elle déjà acté, en quelque sorte, le départ de Touadera et peut-être aussi la partition de la République Centrafricaine ?

La réunion des chefs rebelles à Kaga-Bandoro a été initiée par Nourredine Adam, féroce caudillo du FPRC, ancien bras droit de Michel Djotodia et en première ligne pour imposer une partition du pays.

 

DE QUOI LES CHEFS REBELLES VONT-ILS DÉBATTRE ?

Ils vont tenter une descente sur la capitale. Ou une progression sur Sibut. Sur place, ils imposeront la partition de la République Centrafricaine. Les affrontements au KM5 sont des actions destinées à déstabiliser Bangui. Ensuite, à s’en prendre au président Touadera. Voire à le supprimer. D’après des rumeurs folles, ceux qui avaient œuvré à l’époque pour aider les ex-Sélékas dans leur coup de force sont présents à Bangui. Ces mêmes rumeurs accusent les responsables de deux grandes institutions du pays, l’Assemblée Nationale et la Cour Constitutionnelle. Le président de l’Assemblée Nationale pourrait être de mèche avec les séditieux. En cheville avec certaines forces étrangères, les deux responsables seraient persuadés que les jours de Touadera à la tête du pays sont désormais comptés.

 

LE  KM5, UNE TENTATIVE DES EX-SELEKAS DE CRÉER DANS LA CAPITALE UN QUARTIER CONFESSIONNEL CONTRÔLE PAR LEURS SÉIDES

Les chefs de gangs sélékistes se livrent à des manœuvres odieuses pour s’inventer le soutien de la France. Une de leurs complices, haut fonctionnaire, leur a donné des drapeaux français qu’elle tient d’un ami français, diplomate à l’ambassade de France. Ils les exhibent au KM5 ! Mais comment imaginer que la France pourrait soutenir des chefs de gangs contre un président démocratiquement élu ? Quels que soient les litiges entre l’Hexagone et Touadera, la France ne peut se livrer à des opérations condamnables. Si difficultés il y a,  c’est par le dialogue qu’il faudra les résoudre.

Les ex-Sélékas croient le moment venu pour s’emparer du pouvoir. Les autorités qui le détiennent encore n’ont malheureusement plus les moyens de se défendre, ni de protéger leur population et l’intégrité de leur territoire. Il est à craindre que le dernier recours du président Touadera ne soit de demander l’intervention massive des Russes. On s’y prépare. Des témoins signalent l’arrivée à Bangui des avions gros porteurs venus de Russie. C’est peut-être le début d’une intervention musclée en Centrafrique ? Que les amis traditionnels de la République Centrafricaine n’en prennent pas ombrage : s’ils avaient fait ce qu’il fallait, nous n’en serions pas là…

  1. AKOUISSONNE DE KITIKI avec LOAWE à BANGUI 

                                                                                                                                   (23/04/2018)

 

Monsieur Joseph Akouissonne de Kitiki, l’auteur de l’article.

   

 

 

 

 

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