Centrafrique : Evasion spectaculaire de 18 criminels du MNLC à la gendarmerie de Paoua
Bangui, le 10 février 2018.
Par : Fred Krock, CNC.
De quoi fragiliser davantage le processus de la paix à Paoua et plus largement dans le Nord du pays. La rocambolesque scène d’évasion des 18 criminels du Mouvement national de libération de Centrafrique (MNLC) du seigneur de guerre Bahar, ce mercredi 7 février à la gendarmerie de Paoua tonne comme une régression dans les efforts du redéploiement de l’autorité de l’Etat. Il était 11hueres du matin, à Paoua lorsque le drame est intervenu. Les 18 criminels arrêtés par la MINUSCA, le 25 janvier dernier et écroués à la gendarmerie locale se sont évadés d’un seul coup. Selon un témoin de l’évènement contacté par la Rédaction, tout parait comme une orchestration ourdie pilotée à un très haut niveau. « Le Commandant de Brigade et les autorités locales et administratives de Paoua étaient conviées à Gouzé pour une cérémonie, lorsqu’il y a eu l’évasion », a déclaré notre source qui explique que l’événement a surpris les deux gendarmes « sans arme » en charge de la sécurisation de la geôle où sont incarcérés ces criminels. « Au moment où les deux gardes voulaient servir les rations alimentaires, ils ont ouvert la porte de la geôle et, à ce moment précis que les 18 éléments du MNLC ont vidé leur cellule », a-t-il poursuivi. C’est bien regrettable ! Regrettable puisque le drame est survenu dans une localité où pour la première fois, le gouvernement a décidé de déployer les Forces armées centrafricaines (FACA) sur le terrain. Alors que Paoua vient juste de sortir d’une terrible scène de violence résultant de l’affrontement entre les éléments de la RJ du Commandant Sayo, et les éléments de MNLC de Bahar. Certainement, si la MINUSCA a insisté pour arrêter ces bandes de criminels, il est certain que ce sont des plus dangereux. La rageur de la population de Paoua qui voulait à tout prix les massacrer entre les mains de la MINUSCA, le 25 janvier dernier témoigne à suffisance leur dangerosité. Et, malheureusement, ce sont ces bandes de la morts qui se trouvent évadés dans la nature, certainement dans la dynamique de se reconstituer et revenir semer la pagaille à Paoua. Toutefois, l’on ne comprend pas pourquoi la MINUSCA qui avait annoncé de transférer des criminels à Bangui ne l’a pas fait ? De même, pourquoi le gouvernement n’a pu procéder autant ? Des interrogations qui demeurent sans réponse à ce jour.
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