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Centrafrique : le fameux général des anti-balaka Andjilo vient d’être condamné par la cour criminelle de Bangui à perpétuité.

Centrafrique : le fameux général des anti-balaka Andjilo vient d’être condamné par la cour criminelle de Bangui.

 

 

Rodrigue Ngaibona alias général Andjilo avec ses avocats devant la cour criminelle le 18 janvier 2018. Photo Cyrille Jefferson Yapéndé, copyrightCNC.

 

 

Bangui, le 22 janvier 2018.

Par : Anselme Mbata, CNC.

 

Ça y est ! Le fameux général des Anti-balaka Andjilo de son vrai nom Ngaibona Rodrigue, vient d’être condamné à l’instant par la cour criminelle de Bangui à une peine de travaux forcés à  perpétuité dans l’affaire qui lui avait été reprochée.

 

Association des malfaiteurs, braquage à main armée, assassinat et vol, sont en partie des chefs d’accusations portés contre le fameux général autoproclamé Rodrigue Ngaibona alias général Andjilo depuis son arrestation en 2015 par les soldats camerounais de la Minusca dans la localité de Bouca, une ville provinciale située à environ 285 kilomètres du lieu de son procès.

Durant une semaine de débats contradictoires, l’accusé, le désormais ancien général de la milice anti-balaka Rodrigue Ngaibona alias général Andjilo, nie en bloc tous les faits criminels qui lui sont reprochés, d’après les lignes de défense qui lui sont tracées par son avocat, maître Jean-Pierre Madoukou qui, sans complaisance, nie également la commission de crimes par son client. Même son frère consanguin, il refuse de le reconnaitre.

Au bout de tout compte fait, la ligne de défense tracée par son avocat ne lui est pas permise de recouvrer sa liberté. Le jury a décidé de reconnaître l’accusé coupabe des cinq chefs d’accusation qui pèsent contre lui et le   condamne l’accusé Ngaibona Rodrigue à des peines de prison fermes à perpétuité des travaux forcés  avec dommage et intérêt à payer à la partie civile.

Rappelons que le fameux général Andjilo fut l’un des chefs Anti-balaka qui ont attaqué la capitale Bangui le 5 décembre 2014 dans le cadre du fameux coup d’état avorté contre le tombeur de François Bozizé, Michel Djotodja, chef d’État de transition d’alors. On lui a reproché d’avoir participé à l’assassinat de plusieurs centaines des sujets musulmans dans le pays, des braquages et l’assassinat d’un gendarme au quartier PK10 dont il avait lui-même empêché l’enterrement.

D’une part, sa condamnation est la première phase à son probable transfèrement devant la cour pénale internationale dans les mois à venir.

Toutefois avant la délibération, le Président de la Cour a donné la parole à l’accusé NGAIBONA Rodrigue alias général Andjilo qui a précisé qu’il n’a pas beaucoup des choses à dire du faite que ses avocats en tout dits à la cour.

En poursuivant la parole, il raconte que

« tout le monde est au courant de ce qui s’est passé dans notre pays. Si j’ai décidé de prendre les gris-gris des ancêtres justes dans le but de défendre mon pays par rapport aux humiliations, exactions et multiples cas de tuerie causés par les sélékas. C’est depuis trois ans que je suis aux prisons et en plus de cela le Procureur général auprès de la Cour requiert que je doive être condamné aux travaux forcés à perpétuité. Mais les jeunes centrafricains ne vont plus défendre la RCA si quelque chose arrive ? Malgré tout ce que j’ai fait pour le pays et maintenant on est en train de me remercier devant la barre. Vraiment c’est de l’ingratitude. De toutes les manières, je crois à la justice centrafricaine qui certes, ne va pas se limiter sur les rumeurs pour donner le verdict. Parce que vous êtes sans ignorer que toutes les accusations portées contre moi sont sans preuve ».

Rodrigue souligne aussi qu’avec le progrès de la technologie ou le monde est devenu un village planétaire. « On peut me filmer au moment où j’étais en train de commettre mes forfaits?  Mais sans les images et les preuves. Je suis encore jeune et valide donc je peux contribuer au relèvement de mon pays ». Avant de conclure, ce dernier précise au Président de la Cour et au jury que sa place n’est pas derrière les barreaux. Souriant et serein, il salue le peuple Centrafricain avant que la parole soit rendue au Président de la Cour qui le remercie avant de suspendre l’audience pour la délibération.

 

Copyright2018CNC.

 

 

 

 

 

Le Président de la cour criminelle Rock Alfred Ngoumbré le 18 janvier 20018. Photo Cyrille Jefferson Yapéndé, copyrightCNC.
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