Centrafrique : déploiement progressif de l’autorité de l’État dans les provinces, un talent d’Achille du pouvoir de Touadera.
Bangui, le 15 janvier 2018.
Par : Félix Ndoumba, CNC.
Suite à la rencontre au Palais de la renaissance entre le Président de la République Faustin Archange Touadera et une délégation des évêques pour la conférence épiscopale organisée du 8 au 14 janvier à Bangui, le service de communication de la Présidence de la République a annoncé ce dimanche 14 janvier que le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, qui a conduit cette délégation, propose au Chef de l’État de déployer progressivement dans tout le pays l’autorité de l’État, gage de stabilité et de la paix.
En effet, ce que le Cardinal Dieudonné Nzapalainga ne savait peut-être pas, c’est exactement ce que le Président Touadera y pense tout le jour, mais la manière dont il pourrait le faire qui l’Échappr ou du moins le manque totalement.
De la Minusca au gouvernement en passant par des partis politiques, on ne cesse de parler du déploiement de l’autorité de l’État dans les provinces sans préciser de quelle manière le chef de l’État pourrait s’y mettre concrètement. Beaucoup pensent évidemment au passage en force pour l’instaurer, d’autres par contre jugent mieux un déploiement progressif et moins brutal. Or le chef de l’État, tel qu’on le connaît, se laisse berner par son ami Tramadol Sarandji considéré par beaucoup comme un serpent à deux têtes.
Voyant comment on propose au chef de l’État de nommer des officiers supérieurs au poste des préfets dans des zones en conflit, en sachant très bien que cela ne pourra pas marcher tant que ces zones sont toujours sous contrôle des groupes armés proches de l’ex-coalition de la Séléka. Même l’ancien Président François Bozizé n’a pas fait ça, malgré c’est un officier général.
Ce que le Président Touadera devrait le savoir, c’est que les sélékas existent à cause des anti-Balaka à ce jour. D’ailleurs, la première raison évoquée par cette rébellion en ce moment c’est pour protéger les civils musulmans menacés de massacre par des anti-Balaka. Même la communauté internationale hésite d’en finir avec la Séléka sous prétexte qu’elle protège plus ou moins la population musulmane du pays. Et si le gouvernement cesse de soutenir les miliciens anti-Balaka d’une manière ou d’une autre et s’il y’a un moyen de les contrôler efficacement, les sélékas n’auront aucune raison d’être dans le pays.
Selon un diplomate africain contacté par CNC, tant que les anti-Balaka continuent de harceler les sélékas sur leur territoire, il est fort probable de voir cette ancienne coalition se renforcer dans le pays et l’État central, considéré comme le soutien indéfectible des anti-Balaka ne pourra se déployer aisément dans tout le pays.
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