Centrafrique : Le duel Meckassoua – Touadera se poursuit dangereusement en coulisse.
Bangui, le 28 décembre 2017.
Par: Gisèle MOLOMA, CNC.
Près d’une année et demie déjà, le président de la République Faustin archange Touadéra, appuyé par son équipe de la présidence et son gouvernement dirigé par son complice Simplice Mathieu SARANDJI, se sont rentrés dans une partie de bras de fer inédits avec le président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim MECKASSOUA qui, vraisemblablement, tient le coup malgré la puissance et le choc de l’événement. Croyant déjà terminée avec les rencontres successives entre les deux hommes, la partie semble être loin de s’achever. Elle se joue en coulisse, loin du public et avec une brutalité plus intense. Enquête du CNC.
Si la prudence nous conseille dans l’Ecclésiaste de nous associer qu’avec nos égaux si nous ne voulons pas compromettre notre indépendance ou notre sécurité, ceci n’est pas le cas du régime de la Tortue de Damara qui, pourtant, n’est pas solide constitutionnellement, encore moins politiquement.
En lançant le bras de fer engagé contre son ex-ami de circonstance Abdoul Karim MECKASSOUA, le président de l’Assemblée nationale, le président Faustin Archange Touadera n’était, sans doute, pas informé de la capacité plus ou moins robuste en politique de son adversaire Meckassoua. C’est la raison pour laquelle, il se casse la figure à chaque attaque.
Déclenché en septembre 2016 suite à une simple mésentente sur l’interprétation d’un article de la Constitution, le désaccord entre Touadéra et Meckassoua s’est transformé à un conflit personnalisé et a entraîné une rupture humaine entre la deuxième Institution de la République, le parlement, et l’Exécutif. La première rencontre, nez à nez, du 25 avril 2017 après ce conflit entre les deux têtes du pouvoir actuel, tout le monde croyait à une paix de brave, nécessaire pour le pays. En réalité, une lueur. Rien n’est réglé au fond.
D’après une enquête exclusive CNC, même si le conflit entre les deux hommes n’apparaît plus désormais en public, il se poursuit malheureusement en sourdine et d’une manière intense.
Fabriquer des preuves ….
Obsédé d’ailleurs par l’idée de faire partir le président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua de son poste du perchoir, le président Touadéra multiplie en coulisse, avec son équipe, des basses manœuvres pour le faire traduire en justice, de ce fait, de le priver de son immunité parlementaire.
D’après nos informations, le dernier parisien du président Touadéra était aussi une occasion pour lui, de rencontrer certain groupe de personnes proches de l’ex-coalition Séléka dans le but, précisément, de recueillir et rassembler certains documents compromettants qui justifieraient l’implication du PAN Meckassoua dans le financement et la manipulation des combattants séléka contre lui. Des promesses de nomination à des postes ont été faites aux présumés délateurs qui, au passage, auraient déclaré être en possession d’une preuve vocale qui pourrait nuire à son adversaire Meckassoua. En attendant, sur le plan interne, ils creusent.
Désorienter les militants ….
Comme si cela ne leur suffisait pas, c’est la propriété qui abrite le siège de « Chemin de l’Espérance », parti du président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua qui intéresse le président Touadéra.
D’après nos informations, dans un micmac mafieux contre le gré du propriétaire de l’immeuble loué par le président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua pour les activités de son parti, le président Touadéra a acquis la propriété sans laisser aucune marge de manœuvre à son locataire Meckassoua de brandir son droit de préemption.
Aux dernières nouvelles et c’est cela l’objectif poursuivi, un ultimatum vient d’être déposé au siège du « Chemin de l’Espérance », mouvement politique de Meckassoua, de quitter le lieu, au plus tard le 5 janvier 2018.
À l’Assemblée nationale, certains députés proches du « Chemin de l’Espérance » ont été rapprochés par le clan Touadéra en vue de mettre en minorité le président Meckassoua et exiger la levée de son immunité parlementaire avant le 30 mars 2018.
Mais à quoi sert réellement tout ce geste de la Tortue de Damara Touadéra contre son ex-ami Meckassoua quand on sait que le pays va mal ?
Rappelant que le siège national de « Chemin de l’Espérance » faisant objet du nouveau point d’achoppement est situé à 500 m de la base militaire de la MINUSCA, sur l’avenue Boganda qui mène au Km5, bastion des éléments de Noureddine Adam qui ne cache plus son intention de renverser Touadéra avant la fin de son mandat. Pour le clan Touadéra, l’acquisition de cette propriété permettra de loger leurs propres miliciens si jamais, une marche vers le Palais doit se faire par cette Avenue.
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