Centrafrique : Le MPC chasse des magistrats à Kaga-Bandoro
Bangui, le 24 novembre 2017.
Par : Fred Krock, CNC.
L’ahurissante scène s’est déroulée mercredi à Kaga Bandoro. Les audiences foraines qui devraient se tenir au tribunal de grande instance de la ville n’ont pu avoir lieu. Pour cause, l’aile Séléka du Mouvement patriotique pour la paix en Centrafrique (MPC) dirigé par Alkatim a dit niet aux magistrats de travailler.
Les éléments du MPC ont chassé les magistrats de la salle d’audience du tribunal de grande instance. De la localité. Preuve que la mauvaise foi des groupes armés d’obédience Séléka est une réalité. Il y a une semaine, le même mouvement s’est opposé à l’installation du préfet. Il conditionne le retour du préfet dans la localité par l’effectif limité à deux aides-camp et pas plus devant accompagner le préfet.
Donc, à cette première série d’interdiction est venue s’ajouter celle des magistrats, ce qui laisse déduire que le MPC est incontestablement hostile à la restauration de l’autorité de l’Etat. Ainsi, tacitement, on voit venir les velléités d’une administration parallèle régentée par des forces négatives.
Cela parait d’autant plus grave quand on sait que le MPC n’est pas seul dans cette rhétorique de défiance. Le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) l’aile la plus radicale de la Séléka y a également son cachet. Le mouvement de Nourrédine Adam lui, a poussé le bouchon très loin pour s’opposer catégoriquement à la présence d’une quelconque autorité administrative dans la localité. Tout se passe comme si la partition est en préparation ou bien encore qu’une balkanisation de faite est en cours.
Pourtant, le MPC est signataire de l’accord de Rome et adhérent au processus Désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (DDRR) dans le cadre du comité consultatif et de suivi. Le FPRC de son côté, même s’il est réfractaire au DDRR, il est néanmoins représenté au gouvernement avec deux ministres.
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