Bangui (République centrafricaine) – Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, l’agence nationale d’investigation financière de Centrafrique (ANIF), dans sa stratégie de lutte contre ce phénomène, a mis en place un dispositif informatique d’alerte au niveau des institutions financières centrafricaines. Et cela semble fonctionner parfaitement, car un député de la majorité présidentielle et un ministre issu des groupes armés ont été récemment pris en flagrant délit de blanchiment d’argent à l’ÉCOBANK, et le Président de la République s’en mêle. Enquête exclusive du CNC.
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 23 janvier 2023
Un député et un ministre pris en flagrant délit de blanchiment d’argent
Même si cela n’est pas nouveau dans le pays, mais la proportion que prenne ce phénomène de blanchiment d’argent inquiète. Sur le plan régional, les experts évaluateurs relèvent qu’il existe encore de réels risques favorables au blanchiment d’argent, notamment la corruption, les détournements de deniers publics, la fraude douanière et fiscale, etc..
Justement, sur le volet du détournement des deniers publics, les autorités centrafricaines sont devenues des championnes en toute catégorie confondue. La récente prise de l’agence nationale d’investigation financière (ANIF) à L’ÉCOBANK en témoigne.
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Le député de Nola 2 Marien Dieudonné Djéma pris dans le filet de l’ANIF
Comme vous le savez, la mobilisation des Centrafricains en faveur du référendum constitutionnel pouvant ouvrir la voie à un troisième mandat ou à une présidence à vie au Président de la République Faustin Archange Touadera nécessite beaucoup d’argent. Et il en est conscient. Ainsi, le député de Nola 2, l’honorable Marien Dieudonné Djéma avait été désigné le représentant de la mobilisation et de sensibilisation de la population dans le grand ouest, notamment Mambéré, Mambéré Kadéi, Sangha-Mbaéré et la Nana-Mambéré. Il a également les tâches de corrompre les députés. Sur ce, le chef de l’État lui avait remis en main propre une somme de 300 millions de francs CFA en espèce.
Mais le député Djema préfère remettre à 120 députés une somme de 250 000 francs CFA à chacun, faisant au total une somme de 30 millions de francs CFA. Dans les villes de l’Ouest, il s’est rendu effectivement dans plusieurs villes, mais on ignore le montant exact qu’il a dépensé en faveur de la dernière marche réclamant le référendum constitutionnel.
De retour à Bangui, le député Djema, au lieu de remettre le reste de l’argent en question au Président de la République, préfère aller le déposer discrètement sur son compte personnel à l’ÉCOBANK. C’était une somme de 80 millions de francs CFA.
48 heures après le dépôt, l’agence nationale d’investigation financière est alertée par son système informatique, et le compte est saisi.
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Gautron Djono Ahaba, ministre des Transports, pris en flagrant délit de blanchiment d’argent
C’est toujours dans le cadre de la mobilisation de la population du Grand Nord, c’est-à-dire Haute-Kotto, Bamingui-Bangoran et la Vakaga en faveur du référendum constitutionnel que le Président de la République avait remis également la somme de 300 millions de francs CFA à monsieur Gautron Djono Ahaba. On ne sait pas ce que monsieur Djono avait fait avec cet argent, mais il est parti déposer sur son compte personnel à l’ÉCOBANK une somme de 100 millions de francs CFA. Là encore, l’ANIF a mis la main dessus, et le compte est bloqué.
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Le Président de la République à la rescousse
Face au blocage de leurs comptes bancaires par l’ANIF, monsieur Djono Ahaba et monsieur Marien Dieudonné Djéma sont allés se plaindre au chef de l’État pour demander son intervention auprès de l’ANIF et du nouveau directeur de l’ÉCOBANK.
Interrogé par l’ANIF, le député Marien Dieudonné Djéma tente de se défendre en disant qu’en plus de ses fonctions de député, il est également transporteur. Il disait acheter des camions et les vendre régulièrement. Une explication qui n’a pas convaincu l’ANIF qui maintient sa position jusqu’à ce jour.
Pour le ministre Djono Ahaba, l’homme n’a pas d’arguments pour se justifier face à l’ANIF. Son seul espoir, c’est l’intervention du prr.
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Mais d’où sort tout cet argent?
Interrogés par la rédaction, de nombreux observateurs se posent la même question. Le chef de l’État est-il un trafiquant des faux billets de banque? Non! D’après eux, la recette de la société Almadina, qui ne rentre pas dans les caisses de l’État, les fonds investis dans le sango coin, les recettes des diamants qu’il a lui-même vendus à l’étranger, ou alors les recettes des trafics d’or qu’il a fait avec la société Wagner pourraient lui permettre également d’avoir suffisamment d’argent. Rien que pour son projet de reforme constitutionnelle, le chef de l’État a déjà dépensé plus de 3 milliards de francs CFA. Alors, cet argent ne peut-il pas soulager la souffrance des centrafricains? Selon le magazine américain FORBE, Touadera est le premier milliardaire centrafricain, ce qu’il ne faut pas l’oublier !
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Enquête menée par la cellule d’enquête et d’investigation du CNC, dirigée par madame Gisèle MOLOMA
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