À l’Assemblée nationale centrafricaine : c’est La grande braderie des sièges de députés
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Pour la première fois depuis 1993, l’opposition disparaît de l’Assemblée nationale. Une situation dénoncée par Martin Ziguélé qui accuse le parti au pouvoir d’acheter les consciences parlementaires.
L’hémicycle de l’Assemblée nationale centrafricaine présente un spectacle inédit. Les bancs de l’opposition, autrefois animés, résonnent désormais des applaudissements unanimes en faveur du pouvoir. Un changement radical que Martin Ziguélé, président du MLPC, n’hésite pas à qualifier de “marché aux députés”.
“Le parti au pouvoir a lancé une offre publique d’achat sur les parlementaires de l’opposition”, dénonce Martin Ziguelé dans son discours de fin d’année. Une accusation qui trouve son origine dans la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, autorisant désormais les élus à changer de camp politique comme bon leur semble.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En quelques mois, les rangs du MCU, parti présidentiel, ont gonflé au détriment des formations d’opposition. “Nos députés ne démissionnent pas, ils sont achetés”, affirme un cadre du PATRI sous couvert d’anonymat. “Les propositions financières dépassent l’entendement.”
La nouvelle Constitution, loin de corriger cette dérive, l’a gravée dans le marbre. “Le pouvoir a veillé à maintenir cette disposition qui tue le débat démocratique”, explique un observateur politique de Bangui. Une manœuvre qui transforme l’Assemblée nationale en chambre d’enregistrement des volontés présidentielles.
Dans les couloirs du Palais Bourbon centrafricain, les langues se délient. “Certains députés reçoivent des enveloppes, d’autres des promesses de postes ou des avantages en nature”, murmure un fonctionnaire parlementaire. Le tarif d’un transfuge varierait selon son influence et sa capacité à entraîner d’autres élus dans son sillage.
Pour Martin Ziguelé, cette pratique signe “la mort de la représentation populaire”. “Les électeurs votent pour un programme, pas pour des opportunistes qui trahissent leurs engagements”, tempête-t-il. Une situation qui rappelle les heures sombres du monopartisme, quand le débat politique se réduisait à un monologue du pouvoir.
L’histoire se répète à Bangui. En 1993, l’instauration du multipartisme avait ouvert une ère d’espoir démocratique. Trente ans plus tard, l’Assemblée nationale retrouve son unanimité d’antan, non plus par la force de la loi, mais par celle de l’argent.
“Les députés vagabonds oublient qu’ils devront un jour rendre des comptes à leurs électeurs”, prévient Martin Ziguelé. En attendant, l’hémicycle continue sa transformation en club de supporters du régime, sous le regard désabusé des citoyens de la ville de Bangui, jadis surnommée “la coquette”, devenue aujourd’hui le théâtre d’une démocratie à vendre.
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