Selon le décompte effectué par le GEC, il existe plus de 130 groupes armés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Le GEC, met l’accent sur les activités des groupes armés dans les deux Kivu et le territoire de Beni.
Le rapport précise également que les forces armées congolaises et la Monusco ont subi plus d’attaques des Mai Mai Mazembe et Nduma Défense entre juin 2017 et juin 2019.
L’épicentre des violences se situe dans le Kivu et le territoire de Beni. Rien que pour la région de Beni, la rébellion des Forces démocratiques alliées, un groupe d’origine ougandaise, a tué au moins 272 civils entre 2017 et juin 2019.
Il est également question de la présence de groupes armés en provenance du Rwanda et du Burundi qui continuent à être actifs dans la région.
Jason Stearn, le directeur du Groupe d’étude sur le Congo explique : “S’il y a une possible escalade du conflit à l’est du Congo, cela proviendra de l’extérieur. Il est vrai qu’il y a 130 groupes armés à l’est du Congo mais les groupes les plus importants sont toujours des groupes étrangers, l’ADF ougandais, les différents groupes rebelles burundais qui se trouvent dans le Sud-Kivu, et puis les FDLR et les CNRD qui sont des rebellions rwandaises et restent les groupes les plus importants.”
Des groupes importants qui opèrent notamment dans les hauts plateaux des territoires de Fizi et Uvira à la pointe sud du Sud Kivu, selon le rapport du GEC.
Oscar Dunia habite à Uvira et revient sur la situation sécuritaire dans cette partie de la République démocratique du Congo. “Dans les moyens et hauts plateaux, précisément dans le territoire de Fizi, on observe un calme relatif mais il y aura toujours des rebondissements. Il y a toujours la présence des groupes armés et ce sont des signes qui montrent qu’il y a la guerre. Dans la zone, il y a effectivement la présence de groupes armés. On en a en provenance du Rwanda et du Burundi. L’armée est complètement débordée par la situation. Ceux qui mènent les combats sont essentiellement des jeunes et ils mènent leurs combats à des endroits où l’armée n’est pas en mesure de se déployer,” souligne Oscar.
De son côté, l’armée congolaise cherche à rassurer et son porte-parole du secteur opérationel Sukola 2 au sud Sud-Kivu, Dieudonné Kaseraka, affirme que la situation est sous contrôle. “Pour le moment, nous avons déjà réussi à maitriser ces groupes armés, ils ont été mis hors d’état de nuire. Nous avons toujours demandé à la population de se désolidariser de ces groupes car la plupart de leurs membres sont des enfants. Alors nous avons demandé à la population de s’en désolidariser et continuer à soutenir l’armée régulière qui défend l’intégrité du territoire national, conformément à la constitution du pays,” rassure Mr. Kasereka.
En attendant qu’une stratégie efficace soit mise en œuvre pour mettre fin à ce cycle de violence, la liste du nouveau gouvernement à Kinshasa devrait être publiée dans les jours prochains. Le rétablissement de la sécurité à l’est du pays sera un enjeu prioritaire pour la nouvelle équipe.
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