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RDC : appel à la réouverture des enquêtes sur la mort des journalistes sous Kabila.

 

 

 

Une organisation congolaise de défense de la presse a demandé vendredi la réouverture des enquêtes concernant les meurtres d’au moins 14 journalistes en République démocratique du Congo (RDC) durant la présidence de l’ex-chef de l’État Joseph Kabila. Journaliste en danger (JED) « demande solennellement aux nouvelles autorités de la RDC de rouvrir les procès de tous les journalistes assassinés sous l’ancien régime de Joseph Kabila, afin que les principaux suspects répondent de leurs actes », écrit l’ONG dans un communiqué.

« Le long règne de Joseph Kabila à la tête de la RDC a été marqué par des brimades, des attaques et fermetures des médias, des arrestations et violences allant parfois jusqu’aux assassinats des journalistes », écrit JED.

« Au total, au moins 14 journalistes ou professionnels des médias ont été tués dans des conditions qui n’ont jamais été clairement élucidées », ajoute l’ONG.

« Là où la justice a déjà tranché, qu’est-ce que M. Kabila a à voir dans ces affaires (…). C’est une confusion de genre », a réagi l’ancien porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende, proche de l’ex-président.

Kabila est resté au pouvoir de 2001 à 2018 et a été remplacé par Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur de la présidentielle contestée du 30 décembre.

JED a notamment répertorié les assassinats de deux journalistes de la Radio onusienne Okapi, Serge Maheshe (2007) et Didace Namujimbo (2008), et d’autres médias nationaux, dont Patient Chebeya à Béni (2010), Franck Ngyke du journal La Référence Plus et de son épouse Hélène Mpaka tués à leur domicile à Kinshasa (2005), et de Bapuwa Mwamba, freelance à Kinshasa (2006).

Dans le cas de l’assassinat de Serge Maheshe, trois civils, dont les deux tueurs présumés, ont été condamnés à mort en 2008, au terme d’un procès controversé. L’ONU et plusieurs ONG avaient estimé qu’il n’avait pas permis de faire la lumière sur ce crime.

Quant au cas du meurtre du deuxième journaliste de Radio Okapi, Didace Namujimbo, le procès avait mis un an avant de s’ouvrir mais les présumés assassins s’étaient « évadés » dans les jours qui avaient suivi leur incarcération.

Dans le cas du meurtre de Franck Ngykie, l’Union nationale de la Presse du Congo (UNPC) avait déploré en 2017 le fait que les vrais commanditaires n’étaient pas connus après « un semblant de justice » ayant condamné à mort trois militaires.

« Les élections de décembre ont entraîné des changements et on s’attend maintenant à ce que les médias puissent fonctionner sans crainte » en RDC, a écrit l’ambassadeur américain Michael Hammer dans un article d’opinion.

La RDC occupe la 154ème place sur 180 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans Frontières (RSF) en 2019.

 

Avec La Libre Afrique

 

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