Bangui, République centrafricaine, jeudi, 24 septembre 2020, 21:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). A l’heure de la révolution digitale, l’enseignement innove grâce à internet et s’invite au cœur des foyers des Centrafricains. Aujourd’hui, depuis un cyber-café ou un Smartphone, la jeunesse centrafricaine peut avoir accès gratuitement aux meilleures universités du monde, contribuant ainsi au développement de notre pays et réduisant les fractures sociales comme régionales. Mais, si le « savoir » est à présent accessible à tous, les abandons en cours de formation sont encore nombreux et la reconnaissance des compétences acquises reste aléatoire.
Il est constaté depuis plusieurs années que l’accès au système éducatif centrafricain souffre de disparités sociales ainsi que de disparités régionales liées à un système éducatif centralisé à Bangui. De plus, les tensions sécuritaires empêchent l’acheminement des moyens nécessaires à l’éducation et sont souvent à l’origine de la fermeture d’écoles, poussant les étudiants à s’expatrier. La crise actuelle du COVID entrave, elle aussi, les initiatives visant à mettre en place un système éducatif à la hauteur de la Centrafrique. Mais, dans ce contexte sombre, il y a un espoir pour notre jeunesse : le « MooC ».
Depuis quelques années, de nombreuses universités à travers le monde ont décidé d’ouvrir leurs enseignements sur internet via des « Massive Open Online Course – MooC ». Le principe est identique à celui d’un cours à l’école : le professeur prépare le cours à l’avance, l’enseigne, évalue les élèves par des exercices et contrôle leurs connaissances. La différence est que les élèves ne se rencontrent pas dans une salle de classe ordinaire, mais se connectent tous à un site internet pour suivre les vidéos enregistrées par leur professeur. Les étudiants peuvent également poser des questions et interagir entre eux aux travers d’un chat ou d’un forum. Les documents nécessaires aux cours et aux exercices peuvent être téléchargés par les élèves.
Le MooC dispose de nombreux avantages. D’abord, cela permet à la jeunesse d’accéder aux meilleurs écoles du monde (ex : Harvard, Cambridge, Singapour, etc) sans avoir à voyager et prendre des risques sanitaires. Ensuite, le Mooc, de par son accessibilité, réduit les disparités régionales et sociales. En effet, certains MooC sont même accessibles depuis des applications mobiles (ex : l’application « edX » disponible sur Androïd). De nombreux MooC de qualité sont disponibles pour tous sur internet. Ils permettent d’acquérir des compétences professionnelles et de découvrir de nouveaux métiers. Même si la plupart sont gratuits, l’inconvénient des MooC est que l’obtention du certificat de réussite, délivré par l’université, est bien souvent une fonctionnalité payante. Cela n’empêche pas les étudiants de suivre l’enseignement du professeur, et donc d’acquérir de réelles compétences. En revanche, la reconnaissance de celles-ci par les entreprises pourrait être limitée.
En pleine crise sécuritaire, sociale et sanitaire, ce nouveau moyen de formation est porteur de nombreux espoirs. Nos étudiants ont maintenant accès aux meilleures formations au monde et pourront apporter une contribution significative au développement du pays. A noter d’ailleurs que même notre Université de Bangui a lancé son MooC et de nombreux enseignements y sont disponibles. Son site internet peut être visité ici : http://universite-numerique-centrafrique.com
En d’autres termes, l’enseignement en ligne, sous la forme de MooC, représente un véritable espoir pour la jeunesse et l’avenir du pays.
Aussi, il convient de souligner que, même si les universités les plus prestigieuses s’ouvrent au grand public, le haut niveau d’excellence de ces formations demande un effort soutenu de la part des étudiants. Ceci, afin d’arriver jusqu’au bout de la formation et éviter le décrochage. En effet, des études statistiques ont révélé que pour les MooC les plus prestigieux (tels que Cambridge ou le MIT), près de 40% des étudiants inscrits ne terminent par la formation. Pour pouvoir acquérir l’ensemble des connaissances et être capable de les utiliser en entreprise, il faut donc être motivé et suivre avec assiduité l’ensemble du parcours de formation proposé.
Par : Julien EKOMO