Deux délégations issues respectivement de la Centrafrique et le Soudan du Sud séjournent au Rwanda pour s’inspirer de ce pays au niveau des stratégies de leur reconstruction, selon Mgr Dieudonné Nzapalainga, Archevêque catholique de Bangui. « Ce que je puise de consistant, c’est qu’il y a un sursaut patriotique dans ce pays, alors que nous on nous a touché au somment de l’aberration des absurdités et des atrocités. Les hommes au Rwanda ont réussi à se réconcilier en guise de réparation. Nous aussi nous allons regarder dans la même direction et reconstruire une nation », a-t-il indiqué.
Il a tenu ces propos au deuxième d’une Conférence dont les participants se penchent sur les stratégies de reconstruire la Centrafrique et le Soudan du Sud après des conflits violents qu’ils ont subis. Le Rwanda a été victime des affres du génocide des Tutsi, et il a su se relever.
Pour le prélat centrafricain, ce désir en mouvement pour l’unité constitue un processus, qui « me prend aux tripes et qui me fait réfléchir pour que je puisse dire à mes frères centrafricains : « L’esprit patriotique, il est temps que nous puissions l’acquérir pour que nous tous, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, nous puissions nous sentir Centrafricains, nous approprier notre terre, nos valeurs, et rechercher maintenant ce qui peut nous unir et chercher à regarder dans la même direction ».
Il poursuit : « Pour dire que au regard de ce qui nous est arrivé, nous pouvons dépasser et tendre la main même à nos bourreaux, continuer la marche ensemble avec eux. Il y aura des boiteux, des estropiés, des aveugles. Tous nous serons dans la même marche vers une destination qu’on appelle « la paix et le bonheur, paix ou une nation unie».
Mais pour y arriver, il faudra une force qui rassemble et qui s’appelle leadership et qui existe en Centrafrique. Il faudra un projet où chacun trouvera sa part et apportera sa contribution. Le rôle de l’Archevêque sera de réveiller les consciences pour adhérer à ce projet.
Pour ce qui est de la justice réconciliatrice, il s’avère obligé de recourir aux tribunaux de base, appelés « Boma » comme au Sud Soudan afin de ressouder le tissu social.
L’on éduquera les pasteurs et les chefs religieux, ainsi que les jeunes dans les écoles, en mettant en place de clubs pour l’Unité et la Réconciliation nationale.
« L’on devra lutter contre l’idéologie de la haine et de la vengeance aveugle qui ne punit pas les vrais criminels. L’on privilégiera la paix qui est un besoin pour tous. L’on visera des solutions durables qui construisent le pays et l’intérêt national. L’on rebâtira le patriotisme et un leadership solide », a reconnu Nicholas, Kot, membre du Comité de Réhabilitation au Soudan du Sud.
Dans l’ensemble, le Soudan du Sud a sombré dans les violences extrêmes parce que les dirigeants n’ont pas su s’assoir ensemble pour arrêter des mécanismes qui éradiquent les conflits sporadiques entre les tribus, notamment du Sud Soudan.
« Ce pays a sombré suite à des griefs et à la capacité de certains politiciens qui ont divisé le peuple pour les intérêts propres et pour motiver leurs actions », a-t-il fait remarquer.
Par: RNA