Bangui (République centrafricaine) – La mise en place des démembrements de l’ANE dans certaines villes de provinces et à Bangui continue de susciter de nombreuses contestations . L’ancien président de la République, le général François Bozizé n’est pas resté en marge de ceux qui ont dénoncé ces opérations. Le leader du KNK a condamné la manière à laquelle l’Autorité Nationale des Elections(ANE) avait procédé à cette opération en excluant tous les partis politiques d’opposition. Une indignation exprimée lors de son premier meeting hors de la capitale, tenu à Bouar, Chef-lieu de la Nana-Mambéré le 14 mars 2020.
Il ne passe pas un jour sans que l’Autorité Nationale des Elections (ANE), organe en charge de la gestion des élections en République centrafricaine, enregistre des vagues de contestation des partis politiques et certaines organisations de la société civile comme l’Observatoire Nationale des Elections(ONE).
C’est dans cette même disposition d’esprit que le Président fondateur du KNK, un parti d’opposition fustige l’ANE autour de ses opérations du démembrement dans les villes de provinces ainsi qu’à Bangui.
« L’opération de la mise en place des démembrements de l’ANE est mal organisée du faite que tous les gens qui composent les bureaux sont issus d’une famille politique. Les autres partis politiques surtout ceux de l’opposition sont systématiquement écartés par l’ANE, et là on doit en parler pour que les centrafricains savent d’avantage le complot qui se prépare dans ce processus », a taclé François Bozizé, qui a rappelé au millier de personnes venues assistées au meeting que l’opposition démocratique a demandé la refonte de cette opération en impliquant tous les partis politiques pour éviter la frustration des uns et autres.
Dans le même ordre d’idée, la base du parti Kwa Na Kwa soutient les propos avancés par leur leader concernant le format utilisé par l’ANE pour la mise en place de ses démembrements. Le bureau politique dudit parti, lors d’une conférence de presse ce jeudi 19 mars, présidée par Bertin Béa, Secrétaire général du KNK, a une fois de plus fustigé l’ANE d’être de connivence avec le pouvoir actuel.
« L’ANE travaille de connivence avec le pouvoir en place. Que comporte l’opération de la mise de ses démembrements, parce que constitué pour l’essentiel sinon la totalité des membres du Mouvement Cœurs-Unis (MCU), déguisés pour la circonstance en société civile. Il n’y pas des représentants des partis politiques d’opposition dans cette opération», a craché sur ton dubitatif, Bertin Béa, Secrétaire général du KNK.
Cette indignation qui inonde actuellement le pays, est aussi visible dans d’autres formations politiques comme l’URCA, le MLPC, le RPR et d’autres partis politiques d’opposition qui ne se reconnaissent pas parmi les personnes qui ont représentées leurs partis politiques dans les opérations de la mise en place des démembrements en provinces.
Pour l’Observatoire Nationale des Elections, la contestation des partis politiques est légitime. Parce que, selon son Secrétaire général, au début de chaque opération électorale, l’ANE à l’obligation d’informer toutes les parties prenantes qui sont représentées.
« Les parties prenantes sont d’ailleurs au sein du cadre de concertation et cela permet à ces dernières d’être informées sur le déroulement des opérations électorales afin de prendre des dispositions nécessaires pour faciliter la réussite de ses opérations à Bangui comme dans les zones de l’arrière-pays en mobilisant leurs partisans et les acteurs qui devraient prendre part dans la mise en place des démembrements », a reproché Origine Bekondji avant de demander à l’ANE de trouver un consensus avec les partis politiques d’opposition pour éviter une crise électorale dans le pays.
Malgré ses multiples dénonciations, l’ANE continue de poursuive ces opérations en écartant l’idée d’une probable annulation de ses démarches sur le terrain. Et à l’allure où vont les choses, le Secrétaire général de l’ONE, a rappelé, « quand une élection commence par la contestation, elle finira par une contestation, qui est une source d’une crise électorale ».
Jefferson Cyrille YAPENDE