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RCA : Le pacte ou l’entente cordiale Touadera Samba-Panza

l'ex-chef d'État de transition catherine samba-panza et le chef de l'État faustin archange touadera au palais de la renaissance le 17 janvier 2020
L’ex-chef d’État de transition catherine samba-panza et le chef de l’État faustin archange touadera au palais de la renaissance le 17 janvier 2020

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 5 décembre 2020, 06:34:25 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Aux élections présidentielles du 30 décembre 2015, les autorités de transition appuyèrent la candidature de Faustin-Archange Touadera, avec l’aval de l’ambassadeur de France à Bangui « Charles Mallinas ». 

 

Le Directeur de Cabinet de la Présidente de transition Joseph Mabingui, qui a dirigé le Laboratoire Lavoisier à l’Université de Bangui et qui est un ami de longue date de Touadera valida ce choix, facilité par le fait que son épouse Brigitte Touadera (née Béléma) est Banziri, tout comme Catherine Samba-Panza. Monsieur Romain Vuillaume, premier secrétaire à l’ambassade de France à Bangui, en couple avec Luisa Gollondo, une jeune femme parenté à Jean-Claude Sappot l’ancien compagnon et père des enfants de Catherine Samba-Panza prend alors fait et cause pour la candidature de l’ancien recteur de l’Université de Bangui, tout comme Charles Malinas.

Vuillaume et Malinas sont alors très souvent au domicile de la Présidente de transition (où d’ailleurs Vuillaume avait rencontré sa jeune compagne) pour trinquer tout en orientant les grandes décisions de la vie politique centrafricaine…

 

Un ensemble de moyens frauduleux est alors mis en œuvre pour favoriser la candidature de Faustin Touadera : distribution massive de bulletins de vote préremplis, existence de bureaux de vote fictifs, modification de procès-verbaux par des responsables administratifs vote d’électeurs dépourvus de tout document d’identité… Jean-Jacques Demafouth est nommé par un décret muet de Catherine Samba-Panza « superviseur général des élections » chapeautant ainsi en toute illégalité  le travail de l’Autorité Nationale de Élections.

C’est ainsi que Touadera qui ne disposait pas d’un budget de campagne aussi conséquent que les principaux favoris ni d’un parti politique structuré arrivera à la surprise de les tous observateurs à récolter 19,42% des suffrages au 1er tour derrière Dologuélé (23,78%) et pourra se qualifier au second tour de ces élections.

Durant l’entre-deux-tours, Touadera bénéficiera du soutien en province des factions de l’ex-Seleka UPC et MPC, mais aussi de toutes les composantes anti-balakas qui veilleront sur les bureaux de vote… Les fraudes perdurent toujours de plus belle au second tour et le ralliement d’une quinzaine de candidats malheureux achèveront de préciser la victoire de l’ancien Premier Ministre de Bozizé.

Durant son quinquennat, Touadera se gardera bien de s’attaquer à celle qui l’a précédé au palais de la Renaissance. Il ne touchera pas à la position diplomatique de Christelle Sappot à Malabo ni ne déterrera pas le rapport d’audit de la transition qui dort encore paisiblement à la Cour des Comptes… Même s’ils ne s’affichent pas ensembles et même s’ils sont officiellement concurrents aux prochaines élections, ces deux là qui semblent liés par les circonstances prennent soin de pas prendre de position critique l’un envers l’autre. Notons enfin que l’ancien Directeur de Cabinet de Samba-Panza, Joseph Mabingui dont nous avons détaillé plus haut la partition qu’il a joué lors des dernières élections a comme par hasard été nommé par décret muet Ministre conseiller à la Présidence de Touadera

En plus d’être candidate aux prochaines élections présidentielles, Catherine Samba-Panza se présente aussi aux législatives dans le septième arrondissement de Bangui. Elle était jusqu’à présent opposée à un concurrent de poids dans cette circonscription en la personne du cadre du parti présidentiel MCU Clément Ndotizo. Cependant, celui-ci s’est récemment fait recaler par la Cour Constitutionnelle au motif qu’il n’aurait pas fourni sa « déclaration de patrimoine ». Son dossier était pourtant le même que celui déposé et validé par la Cour en 2015-16 et comportait bien cette pièce au dépôt de sa candidature !

Son retrait est en réalité une manœuvre pilotée par Touadera et Samba-Panza, un habile subterfuge qui ouvre un boulevard à cette dernière pour être élue députée à Ouango. Tout cela laisse clairement se dessiner un pacte ou une entente cordiale conclue entre Touadera et Samba-Panza, probablement pour que celle-ci une fois élue députée puisse ensuite tranquillement être hissée au poste de Présidente de l’Assemblée Nationale avec l’aide de son partenaires qui serait renouvelé frauduleusement à la Présidence pour un second mandat, chacun y trouvant ainsi son compte …

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publication

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