Bangui (République centrafricaine ) – Après un simulacre de manifestation soi-disant des jeunes patriotes centrafricains du Mouvement Cœur uni, parti du président Touadera, réclamant le départ du territoire centrafricain de trois hauts responsables de la MINUSCA le 17 février dernier, le Gouvernement centrafricain, par la voix de sa ministre des affaires étrangères, vient finalement de les déclarer persona non grata. En conséquence, ils doivent quitter le sol centrafricain dans un délai de sept jours.
Dans une correspondance diplomatique datée du 17 février 2020 et adressée au représentant spécial du Sécrétaire Général des nations unies en République centrafricaine, la ministre des Affaires étrangères, Madame Sylvie Baïpou TEMON, demande expressément au bureau de la Minusca la mutation forcée et obligatoire de ses trois Hauts cadres, à savoir Monsieur ZALKO BARS Dimitroff, Chef de bureau de coordination à Bangui, Monsieur TORRES RAY, Directeur des Affaires Politiques et Monsieur CARLOS José, Responsable de la coordination du 3ème arrondissement. Ces derniers sont accusés par le gouvernement de connivence avec les groupes armés en leur fournissant des armes et munitions.
D’après la correspondance de la ministre Sylvie Baïpou TEMON dont CNC a eu copie, les trois mis en cause doivent quitter le sol centrafricain dans un délai d’une semaine. Faute de quoi, ils seront arrêtés et traduits devant la justice nationale.
Alors, la question que tout le monde se la pose est de savoir qui a rédigé le rapport dans lequel le Gouvernement s’est basé pour accuser ces trois hauts cadres des Nations unies de connivence avec des groupes armés ? Qui a fourni leurs identités aux manifestants ?
Et si les faits sont avérés, est-il vraiment nécessaire de distribuer de l’argent aux jeunes désœuvrés pour manifester dans les rues de la capitale afin de demander l’expulsion de ces trois fonctionnaires des Nations unies?
Pour de nombreux observateurs nationaux, l’attitude du pouvoir de Bangui est de nature à créer de tension diplomatique avec des partenaires traditionnels de la République centrafricaine.
Contacté par CNC, le bureau de la Minusca à Bangui n’a pas voulu faire des commentaires à ce sujet. Mais la semaine dernière, dans un communiqué, l’Union européenne, l’union africaine, la Minusca, l’union africaine et la CEEAC ont dénoncé la campagne de désinformation et de propagande hostile contre le personnel de la Minusca à Bangui.
Affaire à suivre…
Copyright2020CNC.