Bangui (République centrafricaine) – Il y a une excitation assez particulière au sein du parti présidentiel MCU depuis quelques semaines. Des rassemblements de précampagne se multiplient dans certaines villes de province, et le chef de l’État, de son côté, ne cesse de multiplier le lancement officiel des grands travaux en vue de marquer les esprits des potentiels électeurs.
Alors que la situation sécuritaire demeure inquiétante sur le terrain avec les agissements des groupes armés, le parti présidentiel MCU et son potentiel candidat à la prochaine présidentielle se préparent à lancer, d’ici le mois prochain, leur précampagne électorale dans tout le pays.
« On va bientôt commencer à rentrer dans un véritable rythme de campagne, une fébrilité de vraie campagne d’ici le mois de mars », a déclaré un membre du bureau politique du parti présidentiel MCU le week-end dernier.
« Tout est déjà prêt sur le terrain. Nous avons déployé près de cinquante motocyclettes dans les villes de province ainsi que d’autres gadgets de précampagne. La seule chose à faire, pour nous au MCU, c’est le formatage de nos militants au langage connecté à l’état actuel du pays », ajoute-t-il.
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Le MCU ne s’en cache pas. Le mandat actuel du chef de l’État, son potentiel candidat à la prochaine présidentielle, est très difficile en termes de réalisation. Mais tout s’accorda à dire que les intérêts du peuple centrafricain ont été pris au sérieux par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA durant son mandat actuel.
Selon les observateurs, la quasi-totalité des chefs et militant du MCU sont des fonctionnaires et agents de l’État recrutés au forceps. Ce qui montre que le parti présidentiel MCU n’est pas solide dans le pays.
« Ce sont des gens qui ont peur de perdre leur poste. Ils ont accepté de faire le jeu du pouvoir juste pour préserver leur gagne-pain quotidien », a expliqué à CNC un cadre au ministère de l’Enseignement supérieur, lui aussi militant du MCU, qui ajoute au passage que rien l’empêcherait de voter un autre candidat le moment venu.
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Rappelons qu’au mois de novembre dernier, plusieurs cadres de l’État, à Bangui comme en province, se sont plaints du comportement de certains de leur chef hiérarchique qui ne cessent de leur demander d’adhérer au parti MCU alors que bon nombre d’entre eux souhaitent garder leur neutralité politique.
Gisèle MOLOMA
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