Bangui, République centrafricaine, samedi, 6 février 2021, 22:04:47 (Corbeaunews-Centrafrique). 06 février 2019 – 06 février 2021, deux ans déjà pour l’accord politique pour la paix et la réconciliation signé entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés après des négociations à Khartoum au Soudan. Cet anniversaire a été marqué, ce samedi 6 février 2021, par le retrait, comme on peut le constater, de 6 importants groupes armés signataires dudit accord qui se sont réunis au sein d’une coalition dénommée le CPC (coalition des patriotes pour le changement ), qui avait déclenché les hostilités contre le pouvoir de Faustin Archange Touadera dans plusieurs régions du pays, y compris à la porte de la capitale. Pour beaucoup des observateurs, cet accord est déjà mort, mais le gouvernement dit le contraire. Vrai ou faux ?
Paraphé à Khartoum au Soudan et signé à Bangui, le 6 février 2019, l’accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA) prévoit d’une part un gouvernement inclusif, la dissolution des groupes armés, la réinsertion de leur membre dans les corps en uniforme et la vie civile, d’autre part, le désarmement des forces négatives. Mais depuis sa signature le 6 février 2019,les Nations unies n’ont cessé de documenter des cas de violation, et les principaux auteurs sont des groupes armés.
Or, le 17 décembre 2020, six principaux groupes armés, à savoir : le FPRC, dirigé par Nouredinne Adam, le MPC, du tchadien Mahamat Alkhatim, l’UPC du mercenaire Ali Darassa, les 3R du sulfureux Abbas Sidiki, et les deux factions de la milice Anti-balaka, se sont réuni au sein d’une coalition dénommée la coalition des patriotes pour le changement (CPC) après l’invalidation de la candidature à la présidentielle de l’ancien Président François Bozizé par la cour constitutionnelle. Ils accusent le Président de la République d’être à l’origine de cette invalidation, et rejettent en bloc la tenue des scrutins du 27 décembre 2020.
Ainsi, ils déclenchent les hostilités le 18 décembre 2020 contre le pouvoir de Faustin Archange Touadera dans plusieurs régions du pays ainsi qu’à la périphérie de la capitale. Ils exigent l’annulation de la tenue des élections législatives et présidentielles du 27 décembre 2020.
Face à cette situation, l’accord de paix de Khartoum parait très fragile, et d’aucuns se demandent s’il est déjà mort. Oui pour certains, et non pour d’autres.
Avec le retrait de ces six principaux groupes armés signataires de l’APPR-RCA, on voit que les 8 groupes armés restants ne contrôlent rien sur le territoire national, et d’autres existent même de nom, affirment certains observateurs.
Pour le Premier ministre Firmin Ngrebada, le gouvernement est en pleine application de l’accord de paix en ce moment, notamment du régime de sanction à l’endroit des auteurs de ces cas de violation grave dudit accord.
Affaire à suivre…
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique,
Alain Nzilo
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