Corbeau news / RFI:
C’est un début de semaine délicat pour le Premier ministre centrafricain qui doit s’expliquer ce lundi devant les membres du parlement de transition à propos de l’utilisation d’une partie des fonds angolais. Depuis plusieurs semaines, une polémique s’est emparée de Bangui à propos de l’utilisation d’un quart de ces fonds que le pouvoir exécutif a du mal à justifier. En mars dernier le président angolais offrait dix millions de dollars américains à la RCA. 2,5 millions ont été alloués à des fonds politiques. La présidence assure qu’il n’y a eu aucun détournement. Mahamat Kamoun doit donner des détails au sujet de l’utilisation de ces fonds, car le doute s’est emparé des esprits quant à l’honnêteté de l’exécutif.
Les 135 membres du Conseil national de transition attendent le Premier ministre de pied ferme. Ils veulent une explication crédible sur l’utilisation du don angolais. Un quart de cette somme, soit 1,132 milliards de francs CFA n’a pas transité par le Trésor public.
Selon le cabinet de la présidence, cet argent est parti dans les fonds politiques pour la présidence et la Primature. Il aurait été dépensé sous forme d’appuis à la préparation des futures opérations de désarmement, à l’appui aux différentes composantes de la société civile et à l’aide humanitaire. Des explications trop vagues estime-t-on au CNT ou l’on attend d’abord que le gouvernement reconnaisse publiquement que les procédures légales n’ont pas été respectées.
Le retrait de la confiance du CNT au gouvernement ?
Une autre question est dans les toutes les têtes. Pourquoi le ministre des Finances n’a-t-il pas été tenu au courant du rapatriement de cet argent angolais ? Enfin, un député relève que l’Angola a été sollicité pour financer le budget centrafricain et non pas pour remplir les fonds secrets de l’exécutif.
Si le CNT n’a ni la possibilité de censurer le gouvernement ni celle de révoquer le Premier ministre, en revanche il pourrait fort bien nommer une commission d’enquête parlementaire, si les explications du Premier ministre ne les convainquent pas. C’est ce que laisse entendre un responsable de l’institution qui précise aussi que le CNT pourrait au final retirer sa confiance au gouvernement. On n’en est pas encore là, mais le parlement entend bien faire savoir à l’exécutif qu’il n’est pas une simple chambre d’enregistrement.
RFI