Quand la solidarité et l’ambition se rencontrent : l’autonomisation des femmes de Bossangoa
Bangui, 15 août 2023 (CNC) – Au cœur de la ville de Bossangoa, dans la section DDR de la Minusca, une histoire de résilience et d’émancipation prend forme. Une vingtaine de femmes, veuves et filles, ont entrepris un voyage courageux vers l’autonomie, portées par la détermination et le soutien de la communauté. À travers l’association Wali tamboula, littéralement « la femme qui marche » en français, ces femmes ont embrassé un projet qui transcende les limites du genre et de la tradition, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités et à un avenir prometteur.
Fondée en 2015 et installée au sein du Centre Sacré-Cœur de Jésus de Saint Charles Louanga à Bossangoa, l’association Wali tamboula avait déjà fait ses preuves dans divers domaines tels que la couture, le tricotage et la production de miel, de sirop de fleurs d’hibiscus et de gari, grâce à l’initiative de réduction de la violence communautaire (CVR) de la Minusca. Cependant, leur dernier projet les a propulsées vers de nouveaux horizons, en les formant à l’art délicat de la fabrication du beurre de karité.
C’est Petite sœur Joséphine Guiyama, une formatrice dévouée au Centre Sacré-Cœur, qui partage avec enthousiasme les avantages de cette aventure. Elle explique que la production du beurre de karité nécessite un investissement initial, mais les retours sont plus que gratifiants. Les bénéfices sont intelligemment répartis en trois parties : la première pour les besoins personnels, la deuxième pour les projets agricoles et la troisième pour continuer à développer la production. Les bénéfices ainsi obtenus ne sont pas simplement monétaires, mais ils servent de fondement à l’autonomie et à la dignité retrouvée de ces femmes.
Avant de se lancer dans ce projet, les femmes étaient aux prises avec des difficultés financières, incapables de subvenir pleinement à leurs besoins quotidiens. Cueillir des feuilles de manioc pour vendre était une réalité dure et insuffisante pour répondre aux besoins alimentaires de base. Cependant, grâce à leurs efforts acharnés dans la fabrication du beurre de karité, elles ont trouvé une nouvelle voie vers la liberté économique. Les revenus générés leur ont permis d’acheter des vêtements, des chaussures et d’assurer le bien-être de leurs enfants, ouvrant ainsi la voie à un avenir radieux.
L’association Wali Tamboula a franchi un cap significatif en 2022, avec une production de 400 litres de beurre de karité. Ce jalon n’est pas seulement une réalisation quantitative, mais aussi un symbole de l’émancipation continue des femmes. Après avoir suivi une formation pratique intensive de trois mois dispensée par des formateurs qualifiés, les bénéficiaires ont reçu des kits de réinsertion pour les aider à démarrer leurs propres activités génératrices de revenus. De plus, un centre de formation, restauré par la MINUSCA, offre aux femmes la possibilité d’exposer fièrement leurs produits, ouvrant ainsi la voie à la reconnaissance et à la croissance.
Ce projet louable a été rendu possible grâce à l’investissement de la MINUSCA, qui a consacré plus de 18 millions de francs CFA pour sa réalisation. Cette initiative transcende les frontières matérielles pour devenir un exemple inspirant de ce qui peut être accompli lorsque la solidarité, l’apprentissage et l’autonomie se rejoignent. En unissant leurs forces, ces femmes de Bossangoa ont transformé leur destinée, démontrant que les défis peuvent être surmontés et que l’avenir peut être façonné avec courage et détermination. Le beurre de karité qu’elles produisent devient ainsi le symbole d’un épanouissement retrouvé, de liens communautaires renforcés et de la promesse d’un avenir meilleur pour toutes.
Par Arsène Féimonazoui
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