Quand Gouandjika blâme et attaque la France pour dissimuler la soumission de Touadéra à Wagner

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Gouandjika blâme et attaque la France pour dissimuler la soumission de Touadéra à Wagner

 

Gouandjika blâme et attaque la France pour dissimuler la soumission de Touadéra à Wagner
Fidèle Gouandjika ministre conseiller spécial du chef de l’État porte son T-shirt “je suis Wagner”.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Gouandjika brandit l’anti-françafrique pour détourner le regard de la soumission de Touadéra à Wagner et des dérives autoritaires qui asphyxient la RCA.

 

Dans une interview à Radio France Internationale, Fidèle Gouandjika, ministre-conseiller du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro, a livré une tirade anti-française, accusant Paris d’avoir maintenu la République centrafricaine (RCA) sous tutelle via des « accords secrets » de 1960. Cette rhétorique, bien que séduisante pour certains, est une diversion éhontée. En agitant le spectre du néocolonialisme français, Gouandjika cherche à occulter les abus du régime : une opacité électorale criante, une manipulation constitutionnelle pour prolonger le pouvoir de Touadéra, et une cession scandaleuse des ressources nationales à Wagner et ses affiliés russes. Ce divertissement doit être dénoncé pour ce qu’elle est : une tentative de justifier l’autocratie sous un vernis panafricaniste.

 

Une rhétorique anti-française comme écran de fumée

 

Gouandjika consacre une part significative de son interview à vilipender la France, accusée d’avoir imposé une tutelle coloniale via « 11 accords secrets » signés le 12 août 1960. « Les télécommunications, personne n’y touche. Vous n’avez pas le droit de signer un accord de défense avec un autre pays. Le sous-sol appartient à la France », s’indigne-t-il, présentant ces accords comme une entrave criminelle à la souveraineté centrafricaine. « C’est terminé, définitivement », ajoute-t-il, vantant la nouvelle Constitution de 2023 comme une rupture avec ce passé. Ce discours anti-françafrique, s’il peut résonner auprès des panafricanistes, est une manipulation grossière.

 

Loin de libérer la RCA, Gouandjika détourne l’attention des véritables chaînes qui l’entravent aujourd’hui : celles d’un régime autoritaire et de ses alliés russes. En ressassant les griefs contre la France, il esquive les questions brûlantes sur les abus actuels, comme l’opacité des élections prévues pour décembre 2025 ou le pillage des mines par Wagner. Cette focalisation obsessionnelle sur le passé colonial est une tactique éculée, utilisée par des régimes en mal de légitimité pour se poser en champions de la souveraineté tout en trahissant leur peuple.

Gouandjika blâme et attaque la France pour dissimuler la soumission de Touadéra à Wagner
Le monument des chefs de Wagner à Bangui, dont Prigojine

 

Une soumission à Wagner : la véritable tutelle

 

Le plus scandaleux dans les propos de Gouandjika est son apologie de Wagner, qu’il glorifie comme un « sauveur de la démocratie ». « Les Wagner ont sauvé la République centrafricaine en boutant hors du territoire le président du Côte-Vin-Vin », François Bozizé, affirme-t-il, créditant la milice russe d’avoir empêché un coup d’État en 2021. Cette réécriture de l’histoire est grotesque. Wagner n’a pas agi par altruisme, mais pour sécuriser son emprise sur les ressources minières, notamment les mines d’or d’Assima près de Bambari, exploitées par des sociétés comme Lobaye Invest.

 

Gouandjika va jusqu’à défendre l’érection d’une statue d’Evgeny Prigozhin à Bangui : « Prigozhin est pour nous un héros national. » Cette idolâtrie d’un chef mercenaire, dont le groupe est accusé de violations des droits humains et de pillage à travers l’Afrique, est une insulte au peuple centrafricain. Interrogé sur les accusations de pillage, Gouandjika répond avec une désinvolture révoltante : « Même si les Russes nous volent, même si les Russes nous pillent, c’est avec notre accord. Parce que ça nous appartient. » Cet aveu cynique révèle la véritable tutelle qui pèse sur la RCA : une cession des richesses nationales à des intérêts russes, sous la bénédiction d’un régime complice.

 

Loin de la souveraineté vantée par Gouandjika, cette dépendance à Wagner est une servitude moderne. Les profits des mines ne financent ni écoles, ni hôpitaux, ni routes, mais enrichissent une élite centrafricaine et ses alliés russes. En accusant la France d’une tutelle révolue, Gouandjika détourne le regard de cette nouvelle colonisation, où la RCA devient un pion dans la géopolitique russo-africaine.

 

Une opacité électorale pour verrouiller le pouvoir

 

Gouandjika reste muet sur l’un des abus les plus sûrs du régime : l’opacité du processus électoral. L’opposition, notamment le BRDC, exige une réforme de l’Autorité nationale des élections (ANE) et du Conseil constitutionnel pour garantir la transparence du scrutin de décembre 2025. Mais Gouandjika rejette ces demandes avec dédain : « Il y a une loi qui les a mis en place, on doit respecter cette loi. » Cette réponse lapidaire ignore les craintes d’un scrutin truqué, instrumenté pour assurer la réélection de Touadéra.

 

L’exclusion des binationaux, comme Anicet Georges Dologuélé, via l’article 67 de la nouvelle Constitution, aggrave cette parodie démocratique. Gouandjika minimise l’influence de Dologuélé, affirmant que « personne ne pourra battre M. Touadéra » et que ce dernier n’est « pas un homme dangereux ». Pourtant, en écartant un adversaire qui l’avait mis en ballottage en 2015, le régime trahit sa peur de la compétition. « La loi, c’est la loi », martèle Gouandjika, mais cette loi est un outil pour éliminer les rivaux, non pour garantir l’équité. En occultant ces manipulations, il protège un système électoral verrouillé, où la voix du peuple est étouffée.

 

Une Constitution manipulée pour une présidence à vie

Gouandjika blâme et attaque la France pour dissimuler la soumission de Touadéra à Wagner
Lancien-President-centrafricain-Francois-Bozize – Rassemblement et coordination des forces : l’appel du général François Bozizé pour une lutte militaire unifiée en Centrafrique

La rhétorique anti-française de Gouandjika sert aussi à justifier une autre dérive : la manipulation constitutionnelle pour prolonger le pouvoir de Touadéra. Il proclame que « la constitution du 30 mars 2016 est déjà enterrée », vantant le référendum de 2023 comme une victoire du « peuple souverain ». Ce référendum, dénoncé par le BRDC pour avoir violé une décision de la Cour constitutionnelle, est un coup d’État légal. En supprimant la limite des deux mandats, il permet à Touadéra de briguer un « premier mandat de la Septième République », un tour de passe-passe sémantique qui ouvre la voie à une présidence à vie.

 

Gouandjika qualifie les défenseurs de la Constitution de 2016, comme Ziguélé, d’« utopiques » et le BRDC de « coquille vide ». Ce mépris révèle son rôle : celui d’un propagandiste chargé de légitimer une autocratie sous couvert de souveraineté. En agitant le spectre de la France, il détourne l’attention de ce scandale, qui transforme la RCA en une dictature déguisée en démocratie.

 

Une diversion pour cacher un dialogue factice

 

Même l’annonce d’un dialogue politique, censée apaiser les critiques, est entachée par cette stratégie de diversion. Gouandjika présente le dialogue avec le BRDC comme une concession, mais son ton condescendant trahit l’absence de bonne foi : « Le président de la République ne va pas s’asseoir avec les leaders de l’opposition démocratique parce que ces opposants-là ne sont pas à son niveau. » Cette humiliation publique de l’opposition montre que le dialogue est une façade, destinée à calmer les pressions internationales sans remettre en question le pouvoir de Touadéra.

 

En accusant la France d’avoir écrasé la RCA, Gouandjika cherche à détourner le regard de ce simulacre, qui marginalise une opposition déjà affaiblie par l’exclusion des binationaux et l’opacité électorale. Cette rhétorique anti-française n’est pas une quête de justice historique, mais un outil pour étouffer le débat sur les abus actuels du régime.

Gouandjika blâme et attaque la France pour dissimuler la soumission de Touadéra à Wagner
Les-leaders-du-Bloc-republicain-pour-la-defense-de-la-constitution-BRDC-1 – Dossier spéciale : Martin Ziguelé démêle l’influence russe en Centrafrique

 

Il faut démasquer la manipulation

 

Le peuple centrafricain ne doit pas se laisser duper par les diatribes anti-françaises de Gouandjika. Ses accusations contre la France, si elles soulignent un passé douloureux, sont une diversion pour protéger un régime qui trahit ses citoyens. Les richesses nationales, pillées par Wagner, doivent être soumises à des enquêtes transparentes. L’opposition, malgré les intimidations, doit continuer à défendre la Constitution de 2016 et exiger un dialogue véritable, avec Touadéra à la table. Les citoyens doivent réclamer des élections libres, avec une ANE indépendante et des candidats non exclus par des lois discriminatoires.

 

La communauté internationale, trop souvent silencieuse, doit agir. L’Union africaine et les Nations Unies doivent condamner cette manipulation et faire pression pour des réformes électorales, assorties de sanctions contre les architectes de ces abus, à commencer par Gouandjika. La RCA n’appartient ni à Wagner, ni à Touadéra, ni à leurs propagandistes. Fidèle Gouandjika peut bien blâmer la France pour détourner les regards ; le peuple centrafricain, lui, doit démasquer cette supercherie et reprendre son destin avant qu’une autocratie ne s’installe durablement….

 

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