‘Pas de dialogue au rabais’ : le BRDC durcit le ton face à Touadéra
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Les leaders de l’opposition centrafricaine réunis au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) ont haussé le ton face au président Faustin Archange Touadéra. Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Bangui, ils ont rejeté catégoriquement toute tentative de dialogue édulcoré, posant des conditions fermes pour des négociations.
“Nous n’avons pas refusé le dialogue républicain pour accepter aujourd’hui un dialogue biaisé”, lance d’emblée Martin Ziguélé, leader du MLPC. Une position qui marque une rupture claire avec les récentes manœuvres du pouvoir visant à diviser l’opposition.
Aussitôt, maître Nicolas Tiangaye enfonce le clou : “Le dialogue aura lieu, non pas parce que le président Touadéra le souhaite, mais parce que les circonstances l’imposeront”. Une analyse qui trouve un écho dans la position des Nations unies. Jean-Pierre Lacroix, en visite récente à Bangui, a souligné la nécessité d’élections “inclusives, transparentes et démocratiques” – des termes qui rejoignent les revendications de l’opposition.
“Le pouvoir cherche à organiser un simulacre de dialogue avec des faux opposants qui n’ont pas de divergences fondamentales avec le régime”, dénonce Crépin Mboli-Goumba, coordinateur du BRDC. Pour l’opposition, les enjeux sont clairs : le dialogue doit se tenir directement entre le président Touadéra et le BRDC, sans intermédiaires factices ni opposition de façade.
Le BRDC pose comme préalable une réforme profonde des institutions électorales. Le président du PCUD, Samson Ngaibona, pointe notamment du doigt la servilité du Conseil constitutionnel : “Comment faire confiance à une institution dont le président se plie par quatre pour saluer le chef de l’État ?”
Les leaders de l’opposition s’appuient sur les précédents historiques pour étayer leurs exigences. Ils rappellent notamment les avancées démocratiques obtenues en 1992-1993, lorsqu’une commission électorale véritablement indépendante avait permis la tenue d’élections transparentes. “Les Centrafricains ne sont pas des gens à leur bout”, souligne Martin Ziguélé, “notre pays a déjà prouvé sa capacité à organiser des élections crédibles”.
Face aux tentatives de division instrumentées par le pouvoir, le BRDC affiche une unité sans faille. Les leaders de l’opposition rappellent que leur combat vise à garantir des élections équitables en 2025, dans un contexte marqué par la fin du second mandat de Touadéra. Une échéance décisive pour l’avenir démocratique du pays, que l’opposition refuse de voir compromise par un dialogue de façade.
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