Bangui (République centrafricaine) |CNC – l’Office National du Matériel (ONM), autrefois considéré comme un fleuron des travaux publics en République centrafricaine, est aujourd’hui reproché par les organes de contrôle externe pour mauvaises pratiques de gestion administrative et financière à cause de ses dirigeants.
Si le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Moussa Laurent Gon-Baba, dans son allocution lors de l’ouverture de la dernière session parlementaire avait pointé du doigt l’affairisme de certains hauts cadres du ministère des Finances se livrant à des pratiques prohibées par la loi, il oublie au passage que ces pratiques, loin d’être isolées au ministère des Finances comme il le pense, sont par contre érigées depuis plusieurs années en règle administratives dans presque toute l’administration publique centrafricaine.
L’un des cas flagrants est celui de l’Office national du matériel (ONM), une Institution publique chargée de la gestion, la maintenance de matériel de travaux publics, du génie civil et la réalisation des travaux d’entretien routiers en Centrafrique.
Selon notre bureau d’enquête, son directeur administratif et financier, Monsieur Boniface GALLO, malgré son niveau intellectuel qui frôle la primaire, sait comment utiliser les failles dans le système, surtout celles liées à l’octroi des marchés publics pour y faire affaire.
D’après des investigations menées sur place, Monsieur Boniface Gallo, ancien guichetier de la pharmacie KOKORO avant son intégration au ministère des Travaux publics comme agent-guichetier, est à ce jour le principal repère de toute la mafia liée à la production des fausses factures, de la création des entreprises fictives et la perception des rétrocommissions sur les marchés.
Surnommé par ses collègues « Monsieur 10% », monsieur Boniface Gallo est aussi cité dans l’affaire de l’attribution du marché de Saint-Charles à un cabinet fictif où une centaine des sacs de ciment avaient été volatilisés, lors de l’exécution des travaux, dans les fins fonds du quartier Bruxelles à Bangui. Heureusement que la direction générale, qui a vite compris le jeu, avait suspendu rapidement le contrat de cette fameuse boîte afin de ramener le contrôle au niveau inter au Service Ressource humaine.
Finalement, à l’interne, beaucoup se demandent si c’est ça la rupture promise par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA lors de son investiture.
Au moment où nous menons cette enquête, plusieurs collaborateurs de monsieur Gallo souhaitent à ce que le nouveau président du Conseil d’Administration prenne sa responsabilité afin de remettre de l’ordre dans cette Institution publique que certains prennent pour leur vache à lait.
Par ailleurs, monsieur Boniface Gallo, alias 10%, avait été arrêté récemment par la police à cause d’une salle affaires, et libéré quelques jours plus tard grâce au concours de monsieur Serge Kolingba, fils de l’ancien président de la République André Kolingba alias « GRAND K ».
Il y’a lieu de rappeler que le cas Gallo, loin d’être isolé, est un exemple parfait de ce qui se passe dans toute l’administration publique centrafricaine.
D’après certains observateurs internationaux, la République centrafricaine risquerait d’être classée, dans peu de temps, comme le pays le plus corrompu au monde avant le Nigéria et le Cameroun.
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