Moto-taxi en grève à Bangui : Un cri de détresse pour une réglementation consensuelle
Bangui, 12 septembre 2023 (CNC) – Ce lundi matin, la ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine, s’est réveillée sous le signe de la tension, alors que certains conducteurs de moto-taxi ont déclenché une grève spontanée. Cette action a rapidement paralysé la circulation dans plusieurs quartiers, provoquant un débat sur les conditions de travail et les exigences du ministère des Transports.
Les rues de la ville étaient parsemées de barricades, tandis que sur la Grand-Route, des conducteurs de moto-taxi empêchaient leurs pairs de transporter des passagers. Au cœur de cette agitation se trouvent des revendications de conducteurs exaspérés par les coûts élevés liés à leur profession.
L’un des conducteurs en colère a exprimé le sentiment général : “On nous demande d’être en règle avec l’État, mais le prix qu’on doit payer est trop exorbitant. Au niveau du transport, il faut payer 120 000 francs.” Cette déclaration met en lumière les difficultés financières auxquelles sont confrontés ces travailleurs du transport, dont beaucoup vivent avec des revenus modestes.
Bien que le mot d’ordre de grève ait été largement observé, certains conducteurs ont exprimé leur confusion quant à la légitimité de la protestation. L’un d’eux a déclaré : “Le vendredi dernier, j’ai travaillé jusqu’à 21 heures. Je me suis informé auprès du président qui m’a dit qu’il n’y a pas de grève. Donc, je travaille.”
La confusion règne donc parmi les conducteurs, mais une chose est certaine : la circulation est perturbée, affectant la vie quotidienne des habitants de Bangui.
Cependant, Crépin, un résident de la ville, insiste sur l’importance du rôle des moto-taxis dans la mobilité urbaine : “On est dans un pays où on n’a pas assez de véhicules de transport commun, et depuis quelques années, ce sont les taxis-motos qui aident la population. On se met depuis le matin vraiment en sens que le gouvernement doit trouver une solution à cela. Ce sont les motos. On voit déjà que les conséquences sont déjà là à cette heure-là, je ne suis pas encore arrivé au travail.”
Dans ce contexte tendu, le syndicat des conducteurs de moto-taxi a pris ses distances par rapport à la grève. Vérin Capita, son secrétaire général, a déclaré : “Nous, on ne peut pas faire le bras de fer avec l’État. Si aujourd’hui, l’État décide de réguler le secteur des taxis-motos, nous, en tant qu’association, nous sommes là pour contribuer à l’effort de l’État. Il n’y a pas de bras de fer avec l’État.”
Le ministère des Transports avait déjà lancé la semaine dernière une opération de contrôle visant les engins à deux roues, affirmant sa volonté de réglementer ce secteur. Cependant, cette initiative a été critiquée par le syndicat des taxis et bus, qui estime qu’elle crée une concurrence déloyale.
La grève des conducteurs de moto-taxi à Bangui met en lumière les enjeux complexes de la réglementation du secteur des transports, la nécessité de trouver un équilibre entre la sécurité des usagers et les conditions de travail des conducteurs. La résolution de cette crise pourrait nécessiter une collaboration entre le gouvernement, les associations de conducteurs et les syndicats pour trouver des solutions équitables et durables. En attendant, les habitants de Bangui continueront de ressentir les conséquences de cette perturbation de la mobilité urbaine.
Par Anselme Mbata
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