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Menacé d’une enquête de la justice internationale, Touadera veut retirer la RCA de la CPI

 

Bangui, 5 janvier 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Au moment où des révélations internes au MCU concernant des exécutions extrajudiciaires imputées à des caciques du pouvoir de Bangui continuent de produire des déflagrations dans le camp présidentiel, Corbeaunews Centrafrique (CNC) a été informée, de sources bien introduites, de l’ouverture prochaine d’une enquête de la Cour Pénale internationale (CPI) visant directement le président de la République, Faustin Archange Touadera.

 

Le Président centrafricaine Faustin Archange Touadera, à gauche, et son homologue russe Vladimir Poutine, à droite, à Moscou, en Russie
Le Président centrafricaine Faustin Archange Touadera, à gauche, et son homologue russe Vladimir Poutine, à droite, à Moscou, en Russie. Photo AFP

 

Cette enquête qui va être diligentée par le bureau du procureur de la CPI, à partir d’une riche documentation des agences des Nations-unies et des ONG nationales comme internationales des droits de l’homme et de défense des victimes, pointe dans son viseur les exactions commises en Centrafrique par le groupe Wagner.

En effet, il est reproché au chef d’État centrafricain d’avoir fait recours à un groupe de mercenaires russes, et ce en totale violation des traités internationaux proscrivant le mercenariat (OUA, 1977; ONU, 1989) pourtant ratifiés par la RCA. Différents rapports convergeant sur les mercenaires du groupe Wagner font état de nombreux crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crimes contre le droit international humanitaire dont il se serait montré coupable. En moins de 10 ans, c’est la troisième enquête que la CPI ouvre contre des personnalités accusées de crimes perpétrés en République centrafricaine.

Évidemment, il est difficile de voir une simple coïncidence dans le timing de l’ouverture de cette enquête de la CPI contre Faustin Archange Touadera et les révélations tonitruantes d’un Abdoulaye Ibrahim fraîchement démissionnaire du MCU.

En tous le cas, informé de cette menace réelle, il se dit murmure dans les couloirs du Palais de la renaissance qu’une procédure de retrait de la RCA est en projet afin d’éviter au chef de l’État centrafricain de se retrouver dans le box des accusés à la Haye. Pour les praticiens du droit affiliés à la CPI, un tel acte serait en soi un aveu de culpabilité de l’homme fort de Bangui. Pour les associations de défense des victimes des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, un tel retrait serait non seulement une catastrophe, mais plus encore une prime à l’impunité.

Selon un avocat centrafricain, le retrait de la République centrafricaine du statut de Rome n’aura pas de grand effet sur la procédure engagée par la cour pénale internationale. Seulement que le chef de l’État sera probablement limité dans ses déplacements à l’étranger comme faisait l’ancien Président soudanais Omar El Béchir.

Rappelons que le ministre d’État à la Justice, qui devrait se rendre à la Haye le mois dernier pour assister à une conférence des ministres de la Justice, a tout simplement refusé d’y participer, prétextant une occupation au pays.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

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