Rédigé par Anselme Mbata
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 3 août 2022
Bangui (CNC) – Alors que la quasi-totalité des Centrafricains rejette l’idée d’une éventuelle révision de la constitution du 30 mars 2016 ou l’introduction d’une nouvelle constitution, synonyme d’un troisième mandat du chef de l’État, certains individus, manipulés par les caciques du pouvoir, tentent de manifester pour exiger une nouvelle constitution. C’est ainsi que ce mardi 2 août, à la place Marabéna sur l’avenue des martyrs à Bangui, des dizaines des Peuls, venus du quartier KM5 et de Bouboui, 45 kilomètres de Bangui sur la route de Boali, ont également marché pour exprimer leur soutien au référendum constitutionnel annoncé par le régime.
Les Peuls dans la rue
Mardi, 2 août 2022, vers 10 heures, sur la place Marabéna, dans le cinquième arrondissement, plusieurs dizaines des Peuls, en majorité des éleveurs du marché à bétail de Bouboui, ont manifesté brièvement pour exiger du chef de l’État un référendum constitutionnel. D’après eux, la constitution du 30 mars 2016 ne cadre plus à la réalité du moment. Il faut nécessairement la modifier ou la remplacer simplement. À la fin de leur marche devant l’Assemblée nationale , ils ont remis un mémorandum au député.
Selon des informations du CNC, les initiateurs de cette marche sont le ministre de l’Élevage, monsieur Sani Yalo, conseiller spirituel du chef de l’État, monsieur Waziri et monsieur Dahirou. À la fin de la marche, une somme de 400 francs CFA( 0,75 euro) a été remise à chaque participant.
Réaction de Dologuelé
Il y’a lieu de rappeler que Selon monsieur Dologuélé, jusqu’à la semaine du 11 juillet, on parlait de la modification de l’actuelle constitution. Le pouvoir avait confié le dossier à un député pour que ça prenne le manteau d’une proposition de loi, et cela permettrait au Président Faustin Archange Touadera de jouer à celui qui n’était pas au courant et à qui on l’offrait une possibilité. Mais contre toute attente, cela avait suscité un certain nombre de réactions, dont des réactions des professionnels du droit, des leaders de l’opposition et des leaders de la société civile. Et ils se sont rendu compte que cette constitution comportait des verrous importants, et que l’Assemblée nationale sous cette forme actuelle ne pouvait pas la modifier puisqu’il manque le CENAT pour que nous ayons le parlement entier. Or, sur les antennes de la Radio France internationale, monsieur Fidèle Gouandjika, ministre conseiller du chef de l’État, avait brusquement annoncé que c’est une nouvelle constitution par voie référendaire. Et 24 heures plus tard, le prétendu front républicain pour la modification de la constitution change aussi de langage pour exiger un référendum constitutionnel. Mais pour les centrafricains, ni l’un ou l’autre ne passe pas.