Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 8 avril 2022
Bangui (CNC) – « La question du tripatouillage de la constitution interpelle tous les Centrafricains, y compris ceux du MCU, parce que c’est mettre le pays à feu et à sang », prévient maître Nicolas Tiangaye, Président de la Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS), porte-parole de l’opposition.
Renvoi de la question de la modification constitutionnelle au Président de la République et à l’assemblée nationale est illégal
Lors du dialogue républicain qui s’est tenu à Bangui du 21 au 27 mars derniers, notamment dans la commission de gouvernance et politique, remplie des personnalités proches du pouvoir public, toutes les communications étaient axées sur la révision de la Constitution. Mais le présidium, après quelques minutes de retrait, revient pour annoncer que le dialogue n’est pas compétent sur le sujet. Il renvoie la question au Président de la République et à l’assemblée nationale. Or, pour Maître Nicolas Tiangaye, ancien bâtonnier centrafricain, la question de renvoi de la modification de la constitution au Président de la République et à l’assemblée nationale par le présidium du dialogue républicain est totalement illégal.
« Au niveau de l’opposition, nous pensons que ce n’était pas dans les attributions du dialogue de procéder à un renvoi. Le Président Filakota aurait dû simplement constater que la question n’était pas inscrite à l’ordre du jour, et la rejette simplement. Ce n’est pas à lui de dire que le dialogue républicain renvoie la question au Président de la République et à l’Assemblée nationale. Il n’a aucun pouvoir de le faire. Il a fait peut-être par erreur », déclare maître Nicolas Tiangaye.
« Mettre le pays à feu et à sang »
D’après Maître Nicolas Tiangaye, « la question du tripatouillage de la constitution interpelle tous les Centrafricains, y compris ceux du MCU (parti au pouvoir), parce que c’est mettre le pays à feu et à sang », prévient-il.
Pour un chercheur à l’université de Bangui, les conséquences d’un changement constitutionnel en République centrafricaine seront sans doute très catastrophiques sur le cadre électoral, politique et le respect des principes démocratiques.
« La nouvelle constitution va contribuer à faire vaciller l’alternance politique, renforcer l’emprise du pouvoir exécutif et accroître l’asservissement des institutions électorales ».
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