L’ONU et les coups d’État en Afrique : une controverse soulevée par Douaclé-Ketté Orphée
Bangui, 25 septembre 2023 (CNC) – Le tweet de Monsieur Douaclé-Ketté Orphée, un activiste centrafricain de la société civile, a récemment secoué la sphère politique et médiatique africaine. Dans ce message, publié un samedi, il exprime son profond mécontentement à l’égard de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour avoir accordé la possibilité à certains dirigeants africains ayant accédé au pouvoir par des moyens controversés de s’exprimer à la tribune de cette organisation internationale. Ce geste a soulevé une question brûlante : l’ONU favorise-t-elle les coups d’État en Afrique ?
L’incident qui a suscité cette réaction de Monsieur Douaclé-Ketté Orphée concerne la participation de Faustin Archange Touadera , le président putschiste de la République centrafricaine, à l’Assemblée générale des Nations Unies. Pour Douaclé-Ketté Orphée, cela équivaut à un appel désormais aux coups d’État constitutionnel en Afrique. Tous les autres chefs d’Etats sur ce continent qui veulent mourir au pouvoir peuvent suivre l’exemple de Touadera. Le fait que le Conseil National de Salut Public (CNSP), qui est apparu après le coup d’État au Mali en 2020, n’ait pas eu l’opportunité de s’exprimer à la tribune de l’ONU, alors que Faustin Archange Touadera vient justement de faire un coup d’État constitutionnel dans son pays, a bizarrement obtenu cette chance malgré des chiffres truqués lors de son référendum illégal et controversé, suscite des questions légitimes.
La controverse soulevée par Monsieur Douaclé-Ketté Orphée met en lumière un débat complexe et épineux concernant le rôle de l’ONU en Afrique. D’un côté, l’ONU est censée être une organisation internationale qui favorise la diplomatie, la résolution pacifique des conflits et le respect des droits de l’homme. D’un autre côté, les critiques comme Monsieur Orphée soulignent que l’ONU semble parfois prêter une oreille complaisante aux dirigeants qui ont accédé au pouvoir de manière douteuse ou antidémocratique.
Cependant, il est essentiel de reconnaître que l’ONU est une organisation complexe composée de 193 États membres, chacun avec ses propres intérêts et objectifs. Pour monsieur Édouard, professeur à l’université de Bangui, le fait qu’un dirigeant africain controversé soit invité à s’exprimer à l’ONU ne signifie pas nécessairement que l’organisation approuve ses actions ou qu’elle soutient les coups d’État constitutionnels. Les invitations à la tribune de l’ONU sont souvent basées sur des protocoles diplomatiques et des considérations politiques qui dépassent la simple question de la légitimité d’un dirigeant.
Néanmoins, la préoccupation exprimée par Monsieur Douaclé-Ketté Orphée souligne l’importance pour l’ONU d’être transparente et cohérente dans sa politique de participation des dirigeants africains à ses réunions et à ses tribunes. C’est même dans ce sens que certains gouvernements des putschistes militaires, surtout africains, une fois à la tribune des Nations-Unies, rappellent à qui veut l’entendre que le coup d’état n’est pas seulement l’histoire des armes. Il y’a des chefs d’Etat qui manipulent les Constitutions de leur pays afin de se maintenir indéfiniment au pouvoir et cela appelle aussi un coup d’état plus grave que les coups d’état avec les armes. Et c’est le cas de Faustin Archange Touadera qui se tique en écoutant cela.
Il est crucial que l’ONU maintienne une ligne claire sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme dans ses relations avec les États membres africains. Cela nécessite un dialogue ouvert et constructif entre les pays africains, les militants des droits de l’homme et les organisations internationales pour garantir que l’ONU reste fidèle à ses valeurs fondamentales.
La question de savoir si l’ONU favorise les coups d’État en Afrique est complexe et nuancée. Elle mérite un débat approfondi et une réflexion sur la manière dont l’ONU peut mieux promouvoir la stabilité, la démocratie et les droits de l’homme sur le continent africain sans compromettre sa mission de dialogue diplomatique entre les nations du monde.
Par Alain Nzilo
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