L’OCRB, unité de police sous contrôle de Wagner, reçoit une formation de l’EUAM-RCA
L’Office central de répression du banditisme (OCRB), unité de police centrafricaine tristement célèbre pour ses méthodes brutales, vient de bénéficier d’une formation dispensée par la mission européenne EUAM-RCA. Cette collaboration soulève de graves questions sur la pertinence et les conséquences potentiellement désastreuses de l’aide européenne en République centrafricaine.
Bangui, 28 juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
L’OCRB : une formation aux objectifs ambigus.
Du 15 au 26 juin, 32 éléments de l’OCRB ont suivi une formation sur les “techniques générales de défense et de protection des civils”. Parmi les bénéficiaires, Samba de Corée déclare avoir “beaucoup appris”, tandis que Nina Congolio encourage ses collègues féminines à “venir massivement participer à cette formation”. Ces témoignages enthousiastes masquent cependant la réalité troublante de l’OCRB.
L’OCRB, un instrument de répression sous influence russe.
Armel Baraba, directeur de l’OCRB, affirme sans détour que cette formation permettra de “réduire le taux de banditisme”. Cette déclaration inquiétante prend tout son sens lorsqu’on rappelle que l’OCRB est entièrement sous le contrôle des mercenaires russes de Wagner en Centrafrique. Cette unité est régulièrement accusée d’arrestations arbitraires, d’actes de torture et d’exécutions extrajudiciaires ainsi que des rackets de la population.
Une aide européenne potentiellement détournée.
En dispensant cette formation, l’Union européenne risque de se rendre complice, même involontairement, des exactions perpétrées par Wagner en Centrafrique. Les compétences acquises par l’OCRB pourraient être utilisées pour intensifier la répression contre les opposants et la population civile, servant ainsi les intérêts russes dans le pays.
Des conséquences potentiellement désastreuses.
Cette collaboration entre l’EUAM-RCA et l’OCRB engendre plusieurs problèmes majeurs :
- Renforcement des capacités répressives : Les techniques enseignées pourraient être détournées pour améliorer l’efficacité des opérations répressives de l’OCRB.
- Légitimation d’une unité controversée : Cette formation risque de donner une apparence de légitimité à une unité largement décriée pour ses violations des droits humains.
- Soutien indirect à Wagner : En formant l’OCRB, l’UE apporte indirectement son aide aux mercenaires russes qui contrôlent cette unité.
- Manque de contrôle : L’absence apparente de mécanismes de surveillance pour s’assurer que les compétences enseignées ne seront pas mal utilisées est particulièrement préoccupante.
Un appel à la vigilance.
Cette formation dévoile l’urgence d’un contrôle accru des activités de l’EUAM-RCA. Il est impératif de s’assurer que l’aide européenne ne serve pas, même indirectement, les intérêts des mercenaires russes au détriment de la population centrafricaine.
Alors que les autorités vantent une prétendue amélioration de la sécurité, cette collaboration troublante entre l’UE et l’OCRB démontre la persistance de graves problèmes au sein des forces de sécurité centrafricaines. Elle souligne la nécessité d’une réforme en profondeur du secteur de la sécurité, libre de toute influence étrangère néfaste, pour garantir une véritable protection des civils en République centrafricaine.
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