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Les matins difficiles de PK12 : Chronique d’une banlieue banguissoise qui s’éveille

Les matins difficiles de PK12 : Chronique d’une banlieue banguissoise qui s’éveille

 

Groupe de jeunes discutant autour d’une cafétéria traditionnelle au PK12, Bangui pour illustrer l'article sur Les matins difficiles de PK12 : Chronique d'une banlieue banguissoise qui s'éveille
Jeunes clients autour d’une cafétéria située au PK12, un quartier à la sortie nord de Bangui. CopyrightCNC

 

À la sortie nord de la capitale Bangui, le marché du PK12 s’éveille dans une confusion d’activité  dès l’aube. Entre quête de café et course aux transports, les habitants affrontent leur premier défi du jour : rejoindre le centre-ville.

 

Bangui, 03 octobre 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

L’aurore pointe à peine sur Bangui quand la vie s’anime au marché PK12. Il est 5h du matin, et la cafétéria de Maman Josiane est déjà en pleine effervescence. L’arôme du café fraîchement préparé se mêle aux odeurs de pain chaud et de beignets dorés.

 

Maman Josiane, une femme énergique d’une cinquantaine d’années, s’active derrière son comptoir. Ses gestes sont assurés, affinés par des années d’expérience. Elle verse le café dans des tasses en distribuant des sourires.

“Ici, on ne sert pas que du café, on donne aussi du courage pour la journée”, dit-elle avec un clin d’œil complice.

 

Les premiers clients sont un mélange de vendeurs du marché PK12 et de travailleurs pressés. Parmi eux, Monsieur Gabriel , un fonctionnaire au ministère de la santé, sirote rapidement son café. Il témoigne :

 

“Chaque matin, c’est la même course contre la montre. Je me lève à 4h30 pour être sûr d’avoir un transport. Même comme ça, c’est la galère. Souvent, je dois prendre une moto jusqu’au croisement du quatrième, puis chercher un autre transport pour le centre-ville. Ça me coûte cher, mais je n’ai pas le choix. Si j’arrive en retard au bureau, c’est mon travail qui s’accumule  “.

 

Son récit est interrompu par une bousculade près de la sortie de la cafétéria. Un bus de couleur verte de 25 place, comme on le dit à Bangui, vient de s’arrêter, provoquant une ruée. Maman Josiane secoue la tête :

“C’est comme ça tous les matins. Les gens se battent pour une place. C’est dur de voir ça”.

Des habitants fréquentent le marché de Bégoua, Pk12, avec des étals de produits variés et des bâtiments en arrière-plan.
Les habitants fréquentent le marché de Bégoua, Pk12, sous le soleil de l’après-midi.. CopyrightCNC.

 

À une table voisine, Clarisse, une étudiante en droit, partage son expérience :

 

“L’université est aussi loin, et les cours commencent tôt à 7 heures et demi. Je dois partir de chez moi avant 5h pour espérer prendre le bus à l’heure et arriver à l’heure. Le pire, c’est quand il pleut. Les taxis – motos  se font rares, les prix grimpent également. Parfois, je rate des cours importants à cause des transports. C’est frustrant, mais on s’adapte. Heureusement, il y a la cafétéria de Maman Josiane pour nous remonter le moral…. Rire!!!.”

 

Les conversations sont ponctuées par le vrombissement des motos-taxis qui passent en trombe. Beaucoup de clients optent pour ce mode de transport, plus rapide mais aussi plus risqué.

 

Pascal, un jeune moto-taximan, s’arrête pour un café express. Il explique :

 

“Je commence souvent tôt le matin pour profiter de l’affluence des travailleurs et élèves qui s’amassent au bord de la route pour attendre le transport. Les gens sont pressés, ils préfèrent la moto même si c’est plus cher. Je fais souvent l’aller-retour entre ici et le croisement du quatrième. C’est dangereux avec la circulation, mais c’est comme ça qu’on gagne notre vie. On essaie de conduire prudemment, mais avec la pression des clients qui sont en retard, ce n’est pas toujours facile.”

 

Alors que le soleil monte dans le ciel, l’agitation au marché PK12 s’intensifie. Les étals s’installent, les marchandises s’étalent. La cafétéria de Maman Josiane continue son ballet incessant de clients qui entrent et sortent, certains déjà résignés à leur retard.

 

Maman Josiane, tout en servant, partage sa vision :

 

“Ce que je vois ici chaque matin, c’est le courage des Banguissois. Malgré les difficultés, ils se battent pour avancer. Les transports, c’est un vrai problème, mais les gens gardent espoir. Ils viennent ici pour un café, mais aussi pour un mot d’encouragement. C’est ça, l’esprit de Bangui. On ne lâche rien, même quand c’est dur”.

 

Alors que la matinée avance, le flot de clients se tarit peu à peu. Ceux qui restent sont les habitués du marché, les vendeurs qui s’installent pour la journée. Le rythme change, mais l’énergie demeure. C’est une nouvelle journée qui commence à Bangui, avec ses défis et ses espoirs, comme toujours en Centrafrique.

 

Reportage réalisé par Fortuné Boberang.

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