Les enjeux de la montée en grade dans l’armée centrafricaine : entre opacité et anomalies
La récente promotion rapide en grade de certains officiers au sein de l’armée centrafricaine soulève des questions sur la transparence de son processus de promotion.
Dans la tourmente des récents événements en République centrafricaine, l’avancement en grade de certains officiers au sein de l’armée nationale est devenu une préoccupation croissante. Les récentes promotions massives ont mis en lumière des pratiques de promotion controversées et des irrégularités apparentes au sein de l’institution militaire nationale. Cette tendance, illustrée par des avancées rapides et inexplicables au sein de la hiérarchie militaire, remet en cause la transparence et l’équité du processus de promotion au sein de l’armée centrafricaine.
La promotion rapide du chef d’état-major, l’alcoolique général Zéphirin Mamadou, est un exemple frappant de ces pratiques controversées. En seulement cinq ans, il est passé du grade de général de brigade à celui de général d’armée, ce qui suscite des inquiétudes quant à la régularité et à la légitimité de son avancement. Les témoignages recueillis auprès des membres de l’armée centrafricaine mettent en évidence le manque de clarté qui entoure ces promotions. Un officier supérieur anonyme a déclaré :
« C‘est incompréhensible. Comment une telle ascension peut-elle se justifier en si peu de temps ? Il est évident que quelque chose ne va pas dans notre système de promotion ».
En outre, la disproportion entre le nombre d’officiers supérieurs et la taille de l’armée nationale est préoccupante. Malgré l’absence d’une division au sein de l’armée, le nombre de généraux divisionnaires et de généraux d’armée est étonnamment élevé. Un autre officier a exprimé sa consternation en disant :
« Nous n‘avons même pas de division au sein de notre armée, mais nous avons des généraux divisionnaires. C‘est absurde et cela remet en question la crédibilité de notre institution militaire ».
Népotisme et avancement rapide : le cas de la famille du chef d’état-major
Au-delà de la méritocratie, l’ascension dans les rangs de l’armée centrafricaine révèle une dynamique plus complexe et personnelle, illustrée par l’ascension spectaculaire du chef d’état-major général, Zéphirin Mamadou et tous les membres de sa famille ainsi que ceux du Président. Si sa trajectoire est spectaculaire, elle s’accompagne d’une pratique controversée : la promotion rapide et massive en grade de ses proches au sein de l’armée.
Cette promotion familiale a permis à des cousins, des frères, des fils et des filles de Mamadou d’atteindre des grades élevés à une vitesse stupéfiante. Un exemple frappant est celui de l’un de ses frères, qui a rejoint l’armée en 2015. En seulement neuf ans, il a été promu au grade de colonel, un rythme d’avancement à la fois étonnant et qui soulève des questions.
« Cette situation est sans précédent dans l’histoire de notre armée », note un officier, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « Cela soulève des questions sur les critères de promotion et d’équité au sein de nos forces armées. »
Cette pratique du népotisme, bien que critiquée, met en lumière les défis et les tensions qui sous-tendent la gestion des carrières dans l’armée centrafricaine. Il incite à une réflexion sur l’équilibre entre la reconnaissance du mérite individuel et l’influence des liens familiaux dans l’ascension dans les rangs.
Ces anomalies soulèvent de sérieuses questions sur la gestion des effectifs au sein de l’armée centrafricaine. Des promotions rapides et des avancements inexplicables minent la confiance des soldats et compromettent l‘efficacité opérationnelle de l’armée. Un ancien officier, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré :
« Nous avons besoin d’un système de promotion transparent et équitable qui récompense le mérite et l’engagement, et non le favoritisme politique ou les relations personnelles. »
Ces témoignages mettent en lumière les inquiétudes croissantes concernant l’avancement des grades dans l’armée centrafricaine. Il est impératif de mener une enquête approfondie pour évaluer la légitimité et la transparence du processus de promotion militaire. Les récentes promotions massives et les anomalies observées soulignent la nécessité d’une réforme urgente pour restaurer la confiance et l’efficacité au sein de l’institution militaire centrafricaine.
Par Alain Nzilo
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