Les enjeux de gestion des aires de conservation de Chinko : quelles mesures d’accompagnement pour les chasseurs et pêcheurs de Mbomou ?
Dans la préfecture de Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine, se trouve un défi complexe : la gestion des zones de conservation de Chinko. Quelles sont les solutions envisagées pour soutenir les chasseurs et les pêcheurs locaux dans ce nouveau paysage réglementaire ?
Dans un équilibre délicat entre la préservation de la biodiversité et les besoins des populations locales, la question cruciale se pose : comment concilier la protection des ressources naturelles avec les aspirations économiques des habitants du Mbomou ? Les activités traditionnelles de chasse et de pêche, essentielles à la subsistance et à l’économie locale, sont désormais réglementées par des mesures de conservation.
Pour l’organisation africaine Pax, gestionnaire des aires de conservation de Chinko, la solution réside dans une réglementation stricte de la chasse et de la pêche. Mais alors, quelles sont les implications pour les chasseurs et les pêcheurs locaux qui dépendent de ces activités pour leur survie ?
La nouvelle réglementation implique l’adoption de techniques de chasse et de pêche plus durables. Aristide de Kubu, chasseur expérimenté, témoigne de ce changement de paradigme. Il souligne l’importance d’une chasse réglementée qui favorise la sélectivité dans la capture des animaux, évitant ainsi les pratiques destructrices du passé.
Cependant, pour certains, comme Armand Yawili, la transition vers ces nouvelles pratiques n’est pas sans défis. Après des décennies de chasse à Bangassou, il exprime la nécessité d’une transition vers d’autres activités économiquement viables, comme l’élevage caprin.
Du côté des pêcheurs, les défis sont tout aussi présents. Malgré la formation dispensée par l’organisation Chinko et les nouvelles techniques telles que l’Akadia, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Emmanuel Govo, président des pêcheurs de Bangassou, pointe le manque de soutien financier et appelle à une formation professionnelle pour faire face à cette situation.
Face à ces enjeux, Tristan Fakos, responsable du développement durable chez Chinko, propose une approche centrée sur l’autonomisation des habitants. En renforçant les capacités des groupes locaux, l’objectif est de favoriser leur indépendance vis-à-vis de l’organisation, tout en leur fournissant les compétences nécessaires pour s’épanouir dans ce nouvel environnement.
Cependant, malgré ces efforts, les conséquences de la restriction des activités de chasse et de pêche se font sentir. La préfecture de Mbomou, autrefois réputée pour sa viande de brousse et son poisson frais, voit ses ressources s’amenuiser.
Dans ce contexte complexe où se croisent conservation et subsistance, la préfecture de Mbomou se trouve à la croisée des chemins. Comment concilier la protection de la biodiversité avec les besoins socio-économiques des populations locales reste une question cruciale pour l’avenir de la région.
Par Félix Ndoumba
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