L’éducation à Bocaranga en crise : quand le public devient privé
Bangui, 20 septembre 2023 (CNC) – La situation de l’éducation à Bocaranga, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé en République Centrafricaine, est un véritable désastre qui met en péril l’avenir de milliers d’élèves. Le lycée de Bocaranga, censé être un établissement public, semble avoir sombré dans une abyssale médiocrité, laissant les parents d’élèves désespérés et les étudiants livrés à eux-mêmes.
Les chiffres sont choquants : seulement cinq professeurs titulaires pour près de 3 000 élèves au cours de l’année dernière. Ce ratio est tout simplement inacceptable. Les élèves, déjà confrontés à des difficultés d’accès à l’éducation dans cette région marquée par une crise sécuritaire, sont désormais confrontés à l’absence d’enseignants qualifiés. Il est tout simplement scandaleux de voir des élèves contraints de cotiser 300 francs CFA chacun pour la prise en charge individuelle d’enseignants vacataires, alors que la vacation est interdite par le gouvernement. Cela soulève des questions cruciales quant à la gestion des fonds publics et à la qualité de l’enseignement dispensé.
Le proviseur du lycée de Bocaranga, Pierre-Félix Nguerémalé, ne cache pas l’ampleur du problème : “Le lycée de Bocaranga ne dispose que de cinq professeurs titulaires et 16 vacataires pour 28 classes pédagogiques. C’est une situation intenable qui ne peut que nuire à l’éducation de nos élèves.” Ces paroles dénoncent l’incapacité manifeste des autorités à fournir un enseignement de qualité à leurs jeunes concitoyens.
L’association des parents d’élèves du lycée de Bocaranga tire la sonnette d’alarme, avec raison. Ils craignent à juste titre que l’avenir de leurs enfants ne soit sacrifié sur l’autel de l’incompétence et de la négligence. Les conséquences de cette situation sont désastreuses. Les élèves en classe d’examen sont particulièrement touchés, éprouvant d’énormes difficultés. Le taux de réussite au baccalauréat est en chute libre, une véritable catastrophe pour une génération qui aspire à un avenir meilleur.
Les témoignages des élèves sont déchirants. Evelyn Tubelea, une élève en classe de terminale, explique la réalité brutale qu’ils affrontent quotidiennement : “À la fin du mois, les professeurs nous demandent de collecter au moins 300 francs CFA par élève pour leurs besoins personnels. Nous n’avons pas les moyens de payer ces sommes exorbitantes, et cela entrave considérablement notre éducation. Il n’y a même pas de tables et de bancs décents, et lorsque nous arrivons à l’école, il n’y a souvent pas de professeurs. Nous nous retrouvons sous les arbres, sans enseignement adéquat.” Cette situation est inacceptable et indigne d’un pays qui se targue de promouvoir l’éducation.
La ville de Bocaranga est confrontée à d’énormes défis sécuritaires, mais cela ne doit pas servir d’excuse pour sacrifier l’avenir éducatif de sa jeunesse. Au contraire, la crise devrait inciter les autorités à redoubler d’efforts pour restaurer un système éducatif digne de ce nom. L’éducation est la clé de la prospérité future de tout pays, et négliger ce secteur, c’est condamner les générations futures à un avenir sombre.
Notons que la situation à Bocaranga est un exemple flagrant de l’indifférence et de l’incompétence des autorités locales et nationales. Les élèves méritent un enseignement de qualité, et les parents d’élèves ont raison de réclamer des mesures immédiates pour remédier à cette crise éducative. Il est grand temps que l’éducation devienne une priorité absolue et que des actions concrètes soient entreprises pour garantir un avenir meilleur aux jeunes de Bocaranga.
Par Fortuné Bobérang
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