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Le mirage des Doctorats à l’Université de Bangui : Un scandale de faux diplômes qui ébranle le monde académique

Le mirage des Doctorats à l’Université de Bangui : Un scandale de faux diplômes qui ébranle le monde académique

 

Université de Bangui. CopyrightCNC.

Bangui, 11  janvier 2024 (CNC) – Au cœur de l’enseignement supérieur en République centrafricaine, un scandale éclate, jetant une ombre sur l’Université de Bangui, en particulier sa faculté des sciences juridiques et politiques. Ce qui semblait être une collaboration académique prometteuse avec des universitaires camerounais s’est transformé en un réseau de faux doctorats, révélant des failles profondes dans le système éducatif. Cette exploration se penche sur ce scandale, mettant en lumière les implications pour les étudiants, les professionnels et la société centrafricaine dans son ensemble.

 

Le cœur du scandale : La Faculté des Sciences Juridiques et Politiques

 

La faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bangui s’est retrouvée au centre de ce scandale. Initialement envisagée comme une opportunité pour les études doctorales, cette collaboration a rapidement dégénéré en une fraude académique. Des cours de droit par correspondance, sans encadrement adéquat, ont pavé la voie à ces pratiques. Parmi les bénéficiaires de ces faux doctorats figurent des personnalités importantes, telles que le ministre d’État en charge de la Justice, Monsieur Arnaud Djoubaye Abazène,  et le secrétaire général de l’Université de Bangui, monsieur Kénguétona, soulevant des interrogations sur la légitimité de ces diplômes.

 

Des diplômes sans substance : La réalité des compétences et connaissances

 

Le scandale des faux doctorats à l’Université de Bangui soulève de sérieuses questions sur la substance réelle des qualifications obtenues. Des individus se proclamant docteurs montrent des compétences et une compréhension du droit flagrant décalage avec les attentes académiques standards. Ces prétendus experts, y compris des figures comme le ministre de la Justice et le secrétaire général de l’Université, affichent des lacunes alarmantes dans la rédaction de documents juridiques et scientifiques, parfois au niveau de l’analphabétisme. Ce constat dévastateur soulève des inquiétudes quant à la qualité de l’éducation dispensée et la véracité des compétences annoncées par ces diplômes.

 

Un impact profond sur le secteur juridique et la gouvernance

 

La présence de ces faux diplômés dans des positions de pouvoir et d’influence a des répercussions profondes sur le secteur juridique et la gouvernance en Centrafrique. La fiabilité des décisions juridiques et politiques prises par ces individus est remise en question, érodant la confiance du public dans les institutions. L’exemple de l’étudiant tchadien ayant obtenu un doctorat en six mois, qui a déclenché l’enquête et la découverte du réseau, illustre l’ampleur du problème et son impact au-delà des frontières de la Centrafrique.

 

La nécessité d’une action indépendante et internationale

 

Étant donné l’implication des membres du gouvernement dans le scandale des faux doctorats, les attentes envers les autorités centrafricaines pour résoudre cette crise sont minimes. Cette situation souligne la nécessité d’une intervention indépendante, peut-être même internationale, pour traiter le problème de manière efficace. Les organisations internationales d’éducation, les groupes de défense des droits et les institutions académiques extérieures pourraient jouer un rôle crucial dans l’enquête sur le scandale et dans la mise en place de réformes pour prévenir de futures fraudes académiques. Cette action externe est essentielle pour garantir une éducation de qualité et l’intégrité académique en République centrafricaine.

 

Vers une intégrité académique renforcée

 

Le scandale des faux doctorats à l’Université de Bangui révèle les défis auxquels est confronté le secteur de l’éducation en Centrafrique et met en évidence la nécessité urgente d’interventions indépendantes pour renforcer l’intégrité académique. Alors que les perspectives de réformes internes semblent limitées en raison de l’implication gouvernementale, l’urgence d’agir reste indéniable. La collaboration internationale, la responsabilisation et l’établissement de normes rigoureuses pourraient être les clés d’un avenir éducatif où les qualifications reflètent véritablement la compétence et le savoir.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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