Rédigé par Alain Nzilo
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 23 mai 2022
Bangui (CNC) – Moins d’un mois après l’organisation d’un concert de casseroles contre lequel le pouvoir de Bangui a mobilisé, sans succès, d’importantes ressources financières, humaines et logistiques, une nouvelle vague de concerts de casseroles pointe à l’horizon pour mieux menacer la survie politique du locataire du Palais de la Renaissance fraîchement de rentré de mission en Corée du Sud, Dubaï et Bruxelles.
Pour ce second round, les risques sont démultipliés au vu de la conjoncture socio-politique très dégradée du pays. Et s’il ne fait aucun doute que les auteurs de cette initiative, pour autant citoyenne et légale, l’objectif affichée et assumée est de barrer la route au Pr Faustin Archange Touadéra et sa politique jugée dangereuse ; pour le pouvoir en place en revanche c’est l’heure de l’inquiétude.
En effet, cet appel dont les centrafricains de tout bord se sont accaparés le principe fut initialement lancé par une entité de la société civile, la COSCIPAC qui est dirigée par Petit Delphin Kotto. Mais cet appel pourrait bien se transformer en tsunami ou en un furieux volcan si d’aventure certaines circonstances venaient s’agréger à cette action.
Le pouvoir de Bangui a raison de craindre que cette appel soit massivement suivi, ce qui risque fort bien de se produire. Mais en vérité, il devrait davantage s’inquiéter si ce concert de casseroles devait ouvertement être soutenu par une ou des personnalités politiques de l’opposition démocratique et même armée.
Stratégiquement, la situation serait plus catastrophique pour les autorités centrafricaines si un leader de la Coalition des patriotiques pour le Changement (CPC) venait à apporter son concours, ne serait-ce que moral, à cette entreprise.
Un tel ralliement serait de nature à galvaniser des Centrafricains, surtout les gens qui désormais associent le régime de Touadéra à un pouvoir autoritaire contrôlé par un pays étranger et voient la CPC comme une sorte de Robin des Bois, un résistant qui dit non à la Russie et les massacres de Wagner.
Vu l’état de désespoir avancé des forces armées (FACA), surtout ceux déployés sur les différents théâtres d’opération, serait jugé comme catastrophique un ralliement des soldats à l’idée d’un concert de casseroles pour exprimer le ras-le-bol général de porteurs de tenues qui ne sentent pas considérés ou soutenus par l’état-major, qui s’estiment, à juste titre, humiliés par les éléments d’une autre force soi-disant venue défendre la patrie aux côtés des FACA et qui ne supportent plus le déclassement social dont ils sont victimes.
Le ralliement d’un ou de plusieurs leaders de la CPC en plus de celui d’un important contingent de porteurs de tenue au concert de casseroles serait plus qu’un camouflet pour l’exécutif. Il s’agirait alors d’une mutinerie, d’une véritable déclaration de guerre en bonne et due forme. Ce serait la garantie que la chute du régime est imminente car un régime autoritaire qui ne peut plus compter sur ses forces de défense de sécurité a une espérance de vie qui se compte en jours au pire en semaines au mieux.
Donc au lieu de chercher à déployer le plus de FACA, de Requins, de gendarmes, de policiers ou de Balaka pro-Touadéra pour dissuader les personnes de participer activement au concert de casseroles des 28 et 29 mai 2022, le gouvernement devrait plutôt tout mettre en œuvre pour empêcher que de tels soutiens contre-nature se réalisent. Il lui reste trois jours pour empêcher cette alliance de circonstance qui sonnerait le glas du régime. Le compte à rebours est lancé.
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