Bangui (République centrafricaine) – L’ex-chef rebelle tchadien Mahamat Abdoul Kadre alias général Baba Laddé, illégalement détenu dans la prison de Moussoro au Tchad depuis la fin de sa peine le 5 janvier 2020, déclenchera une grève de la faim à partir de ce mercredi 5 février 2020, a-t-on appris de source proche de sa famille.
Dans une correspondance manuscrite adressée au régisseur de la maison d’arrêt de Moussoro, lieu de sa détention, l’ex-chef rebelle peul tchadien dénonce les conditions de sa détention qu’il qualifie d’illégale.
En effet, Baba Laddé avait été condamné en décembre 2018 à huit ans de prison ferme pour « détention illégale d’armes », « association de malfaiteurs », « incendie volontaire » et « viol » par la cour criminelle de N’Djamena. Il devrait être libéré le 5 janvier 2020 après cinq années d’incarcération, mais cela n’a pas été fait.
Pour lui, son maintien en détention est totalement illégal au vu de la loi de son pays, le Tchad. En conséquence, il souhaite alerter l’opinion nationale et internationale sur ses conditions, et décide à l’occasion d’entamer une grève de la faim jusqu’à sa libération, selon ses proches joints au téléphone par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Il y a lieu de rappeler que Mahamat Abdoul Kadre alias Baba Laddé , l’ex-gendarme tchadien, entré en rébellion en 1998 au Darfour, région de l’Est soudanais, s’était rendu en Centrafrique en
2008 où il disait vouloir « libérer les Peuls », des éleveurs de bétail transhumants. À l’époque, Baba Laddé était épaulé dans ce pays par Abas Sidiki et Ali Darassa avant de repartir au Tchad en 2013 comme conseiller du Premier ministre, puis nommé préfet du département de Grande Sido (sud) en 2014, Baba Laddé avait été démis de ses fonctions avant de fuir à nouveau vers la RCA où il a été arrêté en décembre 2014 par les Casques bleus de la Minusca dans la ville de Kabo où il s’était établi avec ses hommes.
Au moment de son arrestation, il s’est présenté comme un officier supérieur de l’ex-coalition Seleka, mais il a été très vite démasqué.
Extradé en janvier 2015 au Tchad, l’homme a été incarcéré au bagne de Koro Toro, situé dans le nord désertique du pays avant d’être officiellement condamné en 2018 à 8 ans de prison ferme.
Anselme Mbata
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