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La vérité sur la dérive de la justice en République Centrafricaine, révélée.

La vérité sur la dérive de la justice en République Centrafricaine, révélée. 

 

Maître Crépin Mboli-Goumba, Président du PATRIE
Maître Crépin Mboli-Goumba, Président du PATRIE

 

Bangui, 23 février 2024 (CNC).

Dans un pays où la justice devrait être le pilier de l’équité, en Centrafrique, les révélations faites récemment par maître Crépin Mboli-Goumba sur le fonctionnement de sa justice, mettent en lumière une institution intellectuellement en faillite des cadres dignes de ce noms. La balance qui symbolise une décision d’une justice rendue avec équité, équilibre et tout autant mesurée, visiblement, l’un de ces deux plateaux est occupé par les juges eux-mêmes et l’autre est mis aux enchères aux parties en conflit et qui doivent être occupé par le meilleur à ces enchères. Lors d’une conférence de presse de Maître Crépin Mboli-Goumba à Bangui, celui-ci a dénoncé une réalité cachée troublante, pointant du doigt la dégradation du système judiciaire de Centrafrique. 

 

Dans un pays où la justice devrait être garante de l’ordre et du respect des droits, les révélations faites par l’avocat Maître Crépin Mboli-Goumba lors de sa conférence de presse à Bangui le mercredi dernier, révèlent une déchéance alarmante pour ne pas dire une déchirure des cerveaux dans ce pays. Selon maître Crépin Mboli-Goumba, “depuis 2016, un nombre croissant de marginaux se sont soudainement hissés au sommet du pouvoir, défiant les codes de décence et de respect qui ont longtemps prévalu dans notre société.” Ces individus, poursuit-il, loin de servir l’intérêt public, se sont transformés en prédateurs, dévorant les fondements même de notre démocratie. 

 

L’une des manifestations les plus criantes de cette déliquescence est l’affaire de la succession Kolingba, un dossier marqué par la spoliation des biens et la manipulation de la justice. Selon Mboli-Goumba, “un compatriote de triste renommée a organisé des ‘live’ pour parler du dossier de la succession Kolingba, accusant ouvertement des personnalités respectées.” Ces accusations, teintées de malhonnêteté, d’idioties écrasantes et de partialité, ont jeté le discrédit sur notre système judiciaire, révélant une fois de plus son impuissance face aux intérêts politiques et économiques de certains fils mafieux du pays en quête de richesse. 

 

Pourtant, l’injustice ne s’arrête pas là. Des cas de corruption flagrante émergent comme des champignons, mettant en lumière la collusion accidentelle entre certains magistrats et des figures politiques influentes. D’après les propos tenus de maître Crépin Mboli-Goumba : “des magistrats ont été récompensés financièrement pour rendre des jugements favorables à des intérêts particuliers, au détriment de la vérité et de la justice.” Cette trahison de leur devoir déshonore la profession et sape la confiance du public dans l’intégrité de notre système judiciaire. 

 

L’affaire de la Succession Kolingba révèle également les manœuvres sournoises visant à contourner la loi et à manipuler les procédures judiciaires. Selon les déclarations, “des avocats ont usé de subterfuges pour obtenir la réouverture du dossier, défiant les principes élémentaires du droit et de l’équité.” Cette instrumentalisation de la justice, orchestrée par des individus assoiffés de pouvoir et d’argent, pervertit les valeurs fondamentales de notre société et érode les fondements de l’État de droit. 

 

Pour un avocat stagiaire : Sur quelle base juridique, textes des loi ou jurisprudence par exemple, que les magistrats peuvent-il arriver à réouvrir à la demande de l’héritier d’un propriétaire décédé, le dossier d’une vente réalisée par son propriétaire de son vivant il y’a de cela plus de 30 ans ? Et que, en outre, il y’a déjà une décision de justice ayant acquise l’autorité de la chose jugée confiant son héritage il y’a aussi de cela plus de 30 ans ? ”, s’interroge pour comprendre cet avocat stagiaire centrafricain qui a eu à échanger avec notre journaliste de la Rédaction sous les manguiers de la Cour d’appel à Bangui. 

 

En réalité, c’est l’impunité, l’absence de rigueur qui règne en maître dans le système judiciaire centrafricain qui alimente un tel climat de terreur et de méfiance. D’après les témoignages, “des individus, encouragés par l’impunité, menacent ouvertement la vie de citoyens ordinaires, terrorisant la population et sapant l’autorité de l’État.” Cette impunité, nourrie par la complicité et l’indifférence des autorités hiérarchiques, renforce le règne de la loi appliquée dans les jungles, le “ le plus fort commande” et compromet gravement la sécurité et le bien-être de la population. 

 

En fin de compte, l’état déplorable de la justice en République centrafricaine est un affront aux valeurs centrafricaines laissées par le président fondateur Barthelemy Boganda et à la démocratie voulue et instaurée par le feu Kolingba que ses richesses aujourd’hui font l’objet d’intérêts de certains juges. Loin d’assurer l’égalité devant la loi, notre système judiciaire est gangrené par la corruption, l’injustice et l’impunité. Il est temps d’agir, de réclamer des réformes radicales et de restaurer la confiance du peuple dans notre système judiciaire. L’avenir de notre nation dépend de notre capacité à défendre les principes de justice, d’équité et de respect des droits fondamentaux pour tous les citoyens. 

 

Par Gisèle MOLOMA

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