La RCA importe à tout va, et ça la tue à petit feu, affirme l’économiste centrafricain Didace Sabone

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
La Centrafrique a des allures de colosse bancal, un titan qui vacille sur des guibolles fragiles, affirme l’économiste centrafricain Didace Sabone.
“On importe presque tout, même les broutilles du quotidien”, déplore Didace Sabone dans l’émission économique de la radio Ndéké-Luka, la voix chargée d’un constat qui pèse comme une enclume. Riz, huile, savon, jusqu’aux clous qui tiennent les baraques : rien ne sort du sol centrafricain, ou si peu. Le pays, riche en terres et en promesses, se traîne comme un géant aux pieds d’argile, écrasé par son addiction aux marchandises venues d’ailleurs.
C’est un gâchis qui saute aux yeux. Jadis, les champs crachaient du coton et du café par tombereaux, assez pour remplir les cales et faire rentrer des devises. Aujourd’hui, ils sont en friche, livrés aux herbes folles, pendant que le gouvernement regarde ailleurs. “La production est au point mort”, assène Didace Sabone, pointant une vérité crue : la RCA ne fabrique plus rien, ou presque. Le PIB, un nabot famélique parmi les plus petits du monde, témoigne de cette débâcle. À peine 345 milliards de francs CFA de budget en 2025, et encore, la moitié s’évapore pour rembourser une dette qui serre le cou comme un garrot.
Alors, on importe, à tour de bras, à s’en saigner les veines. Chaque sac de riz qui débarque, chaque litre d’essence hors de prix, c’est un aveu d’échec, une gifle au potentiel d’un pays qui pourrait se nourrir lui-même. Mais non : les ports étrangers prospèrent sur notre dos, pendant que les Centrafricains s’échinent à payer des prix gonflés par une inflation que le pouvoir attise sans vergogne. La hausse des hydrocarbures ? Une bourrade de plus, qui fait plier les ménages et cloue les entreprises au sol, vidant encore un peu plus les poches déjà trouées.
Et le gouvernement, dans tout ça ? Il se prélasse, engoncé dans son inertie, préférant tendre la main aux bailleurs que ranimer les moteurs de l’économie. “Relancer l’agriculture, l’élevage, les petites entreprises, c’est la base”, plaide Didace Sabone, presque comme un prédicateur face à une foule sourde. Mais les puissants restent muets, laissant les terres en jachère et les richesses minières filer entre des doigts gras. Le géant pourrait se redresser, planter ses pieds dans son propre sol, mais il titube, abruti par des choix qui le condamnent à mendier.
La RCA importe à tout va, et ça la tue à petit feu. Un colosse, oui, mais aux pieds friables, qui s’effrite sous le poids d’un gouvernement incapable de le faire tenir debout….
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC