La population centrafricaine et la taxe sur la mobile monnaie : un dilemme économique exposé par Martin Ziguelé
“Pourquoi laisser la poussière s’accumuler sur le peu que nous avons ” ? S’interrogeait Amadou, un petit commerçant de Bangui, alors qu’il scrutait d’un œil inquiet le montant déduit de son transfert d’argent via mobile money. Cette question, révélatrice des inquiétudes quotidiennes, plonge au cœur d’un débat brûlant.
Dans les rues de la capitale centrafricaine, un vent de mécontentement souffle suite à l’introduction d’une nouvelle taxe de 1% sur les transferts d’argent par mobile money, instaurée par la loi de finances 2024. Les échos de cette mesure, censée augmenter les revenus de l’État, résonnent différemment aux oreilles des citoyens, dont beaucoup se sentent doublement taxés dans un contexte économique déjà précaire.
Témoignages et Réactions du Terrain
La population exprime un sentiment de frustration face à ce qu’ils perçoivent comme une charge financière injuste.
“Chaque centime compte pour nous qui vivons au jour le jour,” confie Jeannette, une vendeuse de légumes. “Cette taxe réduit l’argent que je peux envoyer à ma famille en province”.
“Je suis quand-même une pauvre … on nous soutire beaucoup d’argent », ajjjoute-t-elle. C’est quand même beaucoup moins.”
Expertise de Martin Ziguelé: Analyse d’un Député
Invité sur les ondes de Guira FM, Martin Ziguelé, économiste et député, offre un aperçu technique de l’impact de cette taxe.
“Bien que l’intention du gouvernement soit de générer des revenus supplémentaires, il est crucial de considérer l’effet sur les moins favorisés”, explique-t-il. Selon lui, la taxe pourrait décourager l’utilisation des services de mobile money, réduisant ainsi leur potentiel à servir de levier pour l’inclusion financière.
Conséquences Économiques : Une Vision Critique
Les conséquences socio-économiques de cette mesure pourraient être lourdes, surtout pour les petits entrepreneurs et les familles qui dépendent des transferts pour leurs activités quotidiennes.
“Il y a un risque que les gens se détournent des services financiers formels, ce qui pourrait renforcer l’économie informelle et diminuer les bénéfices escomptés de la taxe”, détaille M. Ziguele.
La mise en place de cette taxe soulève des questions fondamentales sur l’équité et l’efficacité des politiques fiscales en Centrafrique. Un dialogue ouvert entre le gouvernement, les acteurs économiques et la population semble essentiel pour ajuster cette mesure et en atténuer les effets négatifs. “Une taxe peut-elle vraiment être juste si elle pèse disproportionnellement sur ceux qui ont le moins ?” Une interrogation qui mérite réflexion, à l’heure où le pays cherche à équilibrer croissance économique et justice sociale.
Par Gisèle MOLOMA
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