La mafia s’empare de la réfection du stade 20 000 places de Bangui

La mafia s’empare de la réfection du stade 20 000 places de Bangui

Entrée principale du stade 20 000 places, en face de l'immeuble de SOCATEL à Bangui. Photo prise le 16 mars 2023 après une pluie
Entrée principale du stade 20 000 places, en face de l’immeuble de SOCATEL à Bangui. Photo prise le 16 mars 2023 après une pluie

 

À

À Bangui, la capitale de la République centrafricaine, le chantier de rénovation du stade 20 000 places s’enlise dans un bourbier de pratiques douteuses. Cette affaire expose au grand jour l’ampleur du népotisme et de la corruption qui minent actuellement le pays de Boganda.

 

Bangui, 07 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

La réfection du stade 20 000 places : un projet crucial dévoyé.

 

Depuis plusieurs années, la FIFA a déclaré que le stade 20 000 places de Bangui ne répondait plus aux normes requises pour accueillir des matchs internationaux. Cette situation a contraint l’équipe nationale centrafricaine à jouer ses matchs “à domicile” à l’étranger, notamment au Cameroun, provoquant la colère des supporters et des défaites cuisantes pour les Fauves.

 

Sous la pression populaire et politique, le gouvernement a fini par allouer 400 millions de francs CFA au ministère de la Jeunesse et des Sports pour rénover l’infrastructure. Toutefois, au lieu de lancer un appel d’offres transparent, le ministère a opté pour une attribution opaque des marchés.

 

La réfection du stade 20 000 places : un réseau d’acteurs liés au pouvoir.

 

Les travaux ont été répartis entre différents acteurs proches du régime :

 

  1. La peinture a été confiée à l’entreprise nombala, gérée par de jumeaux. Ces personnalités ne font pas de la politique.

 

  1. Le marché des sièges a été attribué à l’entreprise élégance, gérée par Thierry wambenti , dont son surnom connu sur les réseaux sociaux le sultan de Dékoua. Ce monsieur est également Président du parti MCU de la région centre-ouest regroupant Sibut et Kaga-Bandoro.

 

  1. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Héritier Doneng, a lui aussi créé des entreprises fictives pour capter une partie du marché.

 

  1. Le directeur général de l’ONASPORT, Séverin Lidamon, s’est également octroyé des marchés via ses propres sociétés écrans.

 

  1. Même le ministre en charge des sociétés parapubliques, monsieur Roméo Gribingui, lui aussi, a profité de l’aubaine pour placer ses entreprises fictives créées pour la cause.

 

Une bataille d’ego aux dépens des ouvriers.

 

La situation a dégénéré en conflit ouvert entre le ministre Héritier Doneng et le directeur général de l’ONASPORT, Sévérin Lidamon. Profitant de l’absence du ministre Doneng à Bangui, Lidamon payent des liveurs du régime sur Facebook pour attaquer le ministre Doneng,  l’accusant de détournement des fonds destinés aux ouvriers.

 

En effet, selon Lidamon, c’est lui-même qui s’est rendu au Trésor Public pour retirer les fonds destinés au paiement des ouvriers ayant participé à la rénovation. Il affirme avoir ensuite remis cet argent au ministre Doneng pour qu’il le garde et payer les ouvriers. Cependant, au lieu de payer les ouvriers avec ces fonds, le ministre aurait conservé l’argent et demandé à Lidamon d’utiliser les ressources de l’ONASPORT pour rémunérer les travailleurs.

 

Cette décision du ministre a eu des répercussions immédiates. Lidamon explique avoir payé les ouvriers pour le mois de juin avec l’argent de l’ONASPORT, ce qui a directement impacté le versement des salaires des employés de l’organisme.

 

La situation s’est encore aggravée pour le mois de juillet 2024. Le ministre Doneng aurait déclaré que le gouvernement n’avait pas débloqué de fonds pour la participation aux Jeux Olympiques de Paris. En conséquence, il aurait utilisé l’argent initialement destiné à la réfection du stade pour financer son  voyage et celui des athlètes centrafricains aux Jeux Olympiques.

 

Résultat de ces manœuvres financières : l’ONASPORT se trouve actuellement dans l’incapacité de payer ses employés. Ces allégations du Directeur Général de l’ONASPORT jettent une lumière crue sur les pratiques de gestion au sein du ministère et soulèvent de sérieuses questions sur l’utilisation des fonds publics.

 

Un gâchis aux multiples victimes.

 

Cette gabegie a des répercussions bien au-delà du stade. Les athlètes centrafricains se voient privés d’une infrastructure digne de ce nom pour s’entraîner et représenter leur pays. Les supporters, quant à eux, restent frustrés de ne pouvoir encourager leur équipe nationale sur le sol centrafricain.

 

L’opacité entourant ce chantier prouve les défis de gouvernance auxquels Bangui doit s’attaquer pour offrir à sa jeunesse des opportunités à la hauteur de ses aspirations. En attendant, le retour tant espéré des Fauves en Centrafrique semble s’éloigner, victime collatérale de ces manœuvres politico-financières.

 

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