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La demande explosive de l’extradition : Quand un ministre-conseiller centrafricain s’adresse à Macron

La demande explosive de l’extradition : Quand un ministre-conseiller centrafricain s’adresse à Macron

 

Monsieur Abdoukarim Meckassoua
Monsieur Abdoukarim Meckassoua

 

 

Bangui, 14 février 2024 (CNC) – Dans un événement sans précédent au monde, Fidèle Gouandjika, ministre-conseiller du président putschiste centrafricain Faustin Archange Touadera, utilise les réseaux sociaux pour solliciter ouvertement une action à la France au nom de son pays. Sa demande ? L’extradition d’un opposant centrafricain. Sa réaction jete une lumière crue sur les relations diplomatiques déjà tendues entre les deux pays et les manœuvres politiques qui se préparent en coulisse en Centrafrique. 

  

Dans cette séquence inédite, Fidel Gouandjika alias Chégué, ministre-conseiller de son neveu le président putschiste Faustin Archange Touadera, a utilisé les réseaux sociaux pour adresser une demande directe à Emmanuel Macron, le président de la France. Une requête pour l’extradition d’un opposant centrafricain qui a quitté le pays sous des allégations graves de tentative de coup d’État et qui a été condamné par contumace dans un procès non équitable. Cette initiative, la première du genre dans l’histoire diplomatique mondiale, soulève des questions fondamentales sur la nature du régime en place, sur la politique, la justice et la démocratie en Centrafrique sous le régime du mathématicien de Boy-Rabe. 

  

L’opposant en question, Abdou Karim Meckassoua, ancien président centrafricain de l’Assemblée nationale, a fui la République centrafricaine suite à des accusations de complot contre Faustin Archange Touadera. Les tensions politiques entre les deux hommes ont conduit à une condamnation à perpétuité de Abdou Karim Meckassoua par contumace dans un procès controversé mené en son absence. 

  

Le ministre-conseiller Fidèle Gouandjika va plus loin pour solliciter explicitement, en lieu et place de la justice, au président français Emmanuel Macron d’extrader Meckassoua vers la Centrafrique sans en préciser la forme. Mais pour Fidèle Gouandjika : “ c’est mieux et plus rapide par un décret présidentiel ”. Cette démarche, en apparence inhabituelle, révèle les intrications complexes de la politique centrafricaine et des relations franco-centrafricaines. 

  

Il est crucial de contextualiser cette demande en examinant les motivations politiques sous-jacentes. Le président putschiste Faustin Archange Touadera, lors de sa visite en France six mois auparavant, aurait discuté avec Macron de la possibilité du retour de la France en Centrafrique. Cependant, cette coopération semblait conditionnée par l’extradition des criminels de guerre, dont Abdou Karim Meckassoua est apparemment le principal accusé. 

  

L’élément le plus intrigant et ridicule réside dans le moyen de communication choisi par Gouandjika. Les réseaux sociaux, en particulier Facebook, ont été le canal pour transmettre cette requête à Macron qui doit à son tour saisir sa justice. Mais de l’avis d’un enseignant, c’est un canal que Fidèle Gouandjika utilise le plus souvent pour annoncer ce qui se trame, pourtant, la fameuse condamnation d’Abdou Karim Meckassoua ne fût pas assortie d’une demande d’extradition à faire.  

 

Dans sa requête verbale, en attendant la version écrite, le ministre-conseiller Fidèle Gouandjika s’adresse directement à Macron, soulignant l’obligation d’appliquer leur Constitution du 30 août 2023, les accords bilatéraux entre les deux nations et accusant au passage la France d’abriter les criminels de guerre de Centrafrique. 

  

Les observateurs politiques se demandent si cette approche publique est le signe d’une diplomatie chaotique ou d’une tentative désespérée de pression internationale ? La question de la légitimité de la demande d’extradition, dans le contexte d’un procès tenu en l’absence de l’accusé et de partialité judiciaire, devient centrale. 

  

La réaction de Macron, et par extension de la France, à cette demande reste inconnue. “ Macron n’est pas Touadera qui n’a rien faire que de suivre les Lives de Fidèle Gouandjika “. A fait à la Rédaction un gardien de l’Ambassade de France à Bangui qui a refusé à notre journaliste toute tentative de joindre un personnel. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la souveraineté nationale, l’indépendance judiciaire et la capacité des pays à traiter les affaires internes sans intervention extérieure.  

 

Certains considèrent la démarche de Gouandjika comme une intrusion dans la sphère juridique de la RCA, tandis que d’autres y voient, tenez-vous bien et prenez note, comme une tentative légitime d’obtenir justice sur une justice et dans une justice.  

  

En réalité, cette demande d’extradition atypique par un ministre-conseiller sur les réseaux sociaux souligne les tensions complexes entre la Centrafrique et la France. Les implications politiques, diplomatiques et juridiques de cette affaire restent incertaines. L’avenir de l’opposant Abdou Karim Meckassoua et les relations entre les deux nations dépendent en grande partie de la manière dont cette situation délicate sera gérée sur la scène internationale 

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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