La crise des déplacés de Gbakassa : la vie précaire à Bimon
Bangui, 27 novembre 2023 (CNC) – Le village de Bimon, depuis le début du mois de novembre 2023, est le foyer de près de 500 déplacés venus de Gbakassa. Ces hommes, femmes et enfants ont été contraints de quitter leur localité à la suite d’une opération militaire menée par les Forces Armées Centrafricaines contre des groupes armés qui sévissaient dans leur localité d’origine. Les conséquences de cette opération ont été dévastatrices, poussant ces déplacés à fuir pour sauver leur vie.
Actuellement, ces déplacés trouvent refuge dans les salles de classe de l’école de Bimon, à une dizaine de kilomètres plus loin, où ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Le désespoir et la souffrance sont palpables, et les cris et pleurs des enfants résonnent dans ces salles de classe transformées en abris de fortune.
À l’intérieur de ces bâtiments scolaires, les déplacés ont organisé leur espace comme ils le pouvaient, en se répartissant par ménage pour occuper les lieux. Le sol est recouvert de nattes, de draps, de sacs d’habits, et quelques ustensiles de cuisine rudimentaires sont éparpillés çà et là. Certaines personnes n’ont rien apporté lors de leur fuite et sont contraintes de s’asseoir ou de dormir directement sur le sol dur et froid.
Les témoignages des déplacés sont poignants. Evelyn et Nadia, deux femmes parmi tant d’autres, déplorent le changement brutal et inattendu de leur vie. Elles partagent leur quotidien précaire et les défis qu’elles doivent surmonter pour survivre. Evelyn raconte comment les habitants du village de Bimon leur ont offert un peu de réconfort en leur fournissant de la nourriture et des moyens de cuisiner, malgré leurs propres ressources limitées. Nadia souligne la difficulté de vivre dans des conditions insalubres, avec des enfants régulièrement malades et des conditions de sommeil précaires.
Parmi les déplacés, Octavie est sur le point d’accoucher, ce qui ajoute un niveau de préoccupation supplémentaire à sa situation déjà difficile. Elle explique comment les hommes armés ont détruit leurs maisons et comment elle a dû fuir sans rien emporter, à l’exception de la robe qu’elle porte.
Un peu plus loin, Arlette, chez le chef de groupe, partage son propre calvaire. Les enfants, affamés, aspirent à griller du maïs, mais il leur manque le feu et les ressources nécessaires pour démarrer une activité commerciale qui pourrait améliorer leur situation. Arlette exprime son découragement et sa réticence à retourner dans son village d’origine, étant donné les défis auxquels elle est confrontée ici.
Malgré ces conditions difficiles, plus de 150 élèves parmi les déplacés se sont inscrits cette année à l’école du village de Bimon. Dieudonné Toyoro, le directeur de l’école Mix de Gbakassa, appelle le gouvernement à prendre des mesures pour assurer la sécurité dans la localité. Il espère que les forces de l’ordre pourront être déployées pour protéger la population et permettre la reprise des activités pédagogiques. Si cela n’est pas possible, il demande également à l’UNICEF d’intervenir pour garantir que les enfants déplacés puissent continuer leur éducation malgré les perturbations qu’ils ont subies.
Face à cette situation alarmante, le chef du village de Gbakassa lance un appel urgent au gouvernement, aux ONG et à toutes les personnes de bonne volonté pour venir en aide à ces déplacés qui vivent dans des conditions extrêmement précaires. La solidarité et l’aide humanitaire sont plus que jamais nécessaires pour soulager la souffrance de ces personnes qui ont tout perdu et qui cherchent désespérément un endroit sûr où reconstruire leur vie.
Par Prisca VICKOS
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