La CMSPR revendique l’attaque de Bodjomo qui a fait 5 militaires tués et 3 autres blessés

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La CMSPR revendique l’attaque de Bodjomo qui a fait 5 militaires tués et 3 autres blessés

 

La CMSPR revendique l’attaque de Bodjomo qui a fait 5 militaires tués et 3 autres blessés
Les éléments du chef rebelle Armel Sayo

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le 3 février dernier, une attaque sanglante revendiquée par la Coalition Militaire de Salut du Peuple et de Redressement (CMSPR) du colonel Armel Sayo a été menée dans la localité de Bodjomo ( préfecture de l’Ouham) qui a fait 5 militaires tués et 3 autres blessés. Selon les éléments diffusés par la CMSPR sur les réseaux sociaux, l’attaque a fait d’énormes dégâts matériels et des équipements militaires récupérés par les insurgés. La diffusion de vidéos et d’audios ainsi que des images a permis aux responsables de la CMSPR d’exposer leurs revendications et d’expliquer le contexte de cette opération.

 

Les déclarations, dans un premier temps du Coordinateur politique de la CMPR, suivie de celle du chef d’État-Major,  s’inscrivent, selon leurs propos, dans un contexte de tensions politiques liées à la question du troisième mandat présidentiel.

 

En effet, Tago Ghali, coordinateur politique de la CMSPR,  dans son intervention audio largement partagé sur les réseaux sociaux, explique que l’attaque de Bodjomo  est le fruit d’une décision prise après l’arrestation du colonel Armel Ningatoloum Sayo, interpellé au Cameroun le 16 janvier dernier. Ce dernier événement, selon Tago Ghali, aurait déclenché le début d’une série d’actions militaires destinées à contester la politique gouvernementale et à empêcher l’instauration d’un troisième mandat présidentiel.

 

L’attaque de Bodjomo , une opération en réponse l’arrestation du colonel Sayo

 

Selon Tago Ghali, la détention du colonel ancien ministre Armel Sayo constitue un signal fort envoyé à la CMSPR. Le porte-parole rappelle : « Je suis Tago Ghali depuis que notre cher colonel Armel  Ningatoloum Sayo est arrêté au Cameroun. » À partir de cet événement, les responsables de la coalition auraient décidé d’étendre leur action sur l’ensemble du territoire national, ciblant tant les villes que les villages. L’attaque de Bodjomo aurait été organisée pour déstabiliser les forces de défense et de sécurité centrafricaines, communément désignées sous le sigle FAKA, ainsi que leurs alliés russes du groupe Wagner.

La CMSPR revendique l’attaque de Bodjomo qui a fait 5 militaires tués et 3 autres blessés
Les matériels militaires abandonnés par les forces armées centrafricaines lors de combat avec les rebelles du colonel Armel Sayo à Bodjomo le 3 février 2025

 

Bilan de l’attaque et dommages matériels

 

Les informations diffusées par la CMSPR confirme finalement que l’assaut a provoqué la mort de cinq militaires et laissé trois soldats blessés. Dans le cadre de l’opération, les combattants de la coalition auraient non seulement réussi à détruit la base des FAKA, mais aussi à créer le chaos dans les rangs de leurs dispositif. Les éléments de la CMSPR affirment avoir brûlé plusieurs drapeaux russes, des pagnes du MCU et d’autres gadgets  présents sur le site et s’être emparés de matériel de guerre, y compris des armes et des équipements appartenant aux mercenaires russes du groupe Wagner qui ont pris la fuite au moment de l’attaque. La destruction de ces symboles et matériels vise à marquer une victoire symbolique tout en affaiblissant les moyens de l’ennemi, selon leur déclaration.

 

La question du troisième mandat et l’avertissement à la population

 

Au cœur de la déclaration de Tago Ghali se trouve un avertissement adressé aux partisans du troisième mandat de Touadera. Le porte-parole de la CMSPR annonce que, si une prolongation du mandat venait à être imposée, la coalition intensifierait ses actions dans l’ensemble du pays. « Il n’y a pas de troisième mandat, » affirme-t-il, ajoutant que la population verra alors se multiplier les opérations militaires. Cette menace explicite vise à mobiliser les insurgés et à inciter la population à refuser une évolution jugée autoritaire de la situation politique.

 

Le traitement des prisonniers de guerre

 

La déclaration précise également la manière dont la CMSPR a géré les prisonniers capturés lors de l’attaque. D’après Tago Ghali, plusieurs soldats des FAKA, détenus lors des affrontements, ont été relâchés après leur capture. Ces militaires, qualifiés de « fils du pays » par la coalition, auraient été libérés rapidement pour pouvoir rejoindre leurs familles. Les responsables de la CMSPR précisent que ces prisonniers ont été acheminés à Bangui, où ils sont actuellement pris en charge dans un hôpital. Ce geste, présenté comme un signe de clémence de la part de la CMSPR, contraste avec la violence de l’assaut et vise à renforcer le soutien populaire en montrant que, malgré les affrontements, certaines règles de conduite sont respectées.

La CMSPR revendique l’attaque de Bodjomo qui a fait 5 militaires tués et 3 autres blessés
Le soldat de l’armée nationale centrafricaine capturé par les rebelles de CMSPR du colonel Armel Sayo

 

La déclaration du général Florent Kema, chef d’État-major de la CMSPR

 

Le chef d’État-major de la CMSPR, le général de division Florent Kema, a également pris la parole pour commenter l’attaque de Bodjomo. Sa déclaration, enregistrée en présence d’un jeune militaire de la promotion 2023 capturé, apporte des précisions sur le déroulement de l’opération. Le général Kema indique que l’attaque a mobilisé un nombre variable de combattants, entre une trentaine et une centaine, qui se sont opposés aux forces gouvernementales. D’après le témoignage du jeune militaire, l’affrontement a été particulièrement intense.

 

Le général insiste sur le fait que la CMSPR n’a pas l’intention de diffuser de communiqués de presse traditionnels. « Notre objectif est d’attaquer la position des forces de défense et de sécurité centrafricaine avec leurs alliés russes, » déclare-t-il. Cette stratégie, qui privilégie l’action directe sur la communication médiatique classique, souligne la volonté de la coalition de s’imposer comme un acteur déterminé sur le terrain. Le général Kema rappelle également que la CMSPR se positionne dans une « guerre pour le peuple » et se distingue des autres acteurs armés présents dans le pays.

 

Un langage mêlant revendication et appel à la mobilisation

 

Au cours de son intervention, le général Kema emploie un langage direct, agrémenté d’expressions et de chants en langues locales. Ce passage, ponctué d’exclamations et de répétitions, constitue un appel à la cohésion entre les combattants et vise à transmettre un message fort aux forces de sécurité ainsi qu’à la population. L’appel lancé aux FAKA est clair : le général invite les soldats à prendre conscience de la situation et à se ranger du côté de ceux qui défendent ce qu’ils considèrent comme les véritables intérêts du peuple centrafricain.

 

Des références aux mercenaires de Touadera

 

Dans sa déclaration, le général Florent Kema fait également référence à plusieurs mercenaires étrangers de Touadera pour situer l’action de la CMSPR dans un cadre plus large. Il évoque d’une part les mercenaires liés aux groupes Wagner et à ceux associés combattants soudanais, et d’autre part, des éléments Libyens ou encore des anciens rebelles de Boko Haram, comme Hassan Bouba, actuel ministre de la santé animal. Ces références multiples visent à montrer que la CMSPR se distingue des influences étrangères et entend mener une opération en faveur du « peuple ». En mentionnant ces différents groupes, la coalition entend renforcer son image en affirmant son indépendance et sa légitimité face aux puissances étrangères.

 

Une stratégie opérationnelle axée sur la déstabilisation

 

La stratégie adoptée dorénavant par la CMSPR repose sur des attaques ponctuelles visant à déstabiliser les forces de défense et de sécurité intérieure. L’attaque de Bodjomo, choisie comme cible en raison de son importance stratégique, s’inscrit dans cette logique. La récupération de matériel de guerre et la destruction d’éléments symboliques, comme les drapeaux russes, montrent que l’opération a été pensée pour produire un effet de choc. Selon les responsables de la coalition, ces actions permettront d’affaiblir durablement la capacité opérationnelle des forces de défense et de sécurité centrafricaines. Le choix de mener des opérations dans plusieurs localités renforce également l’idée d’une pression constante sur le pouvoir en place.

 

La diffusion sur les réseaux sociaux comme outil de communication

 

La CMSPR a choisi d’utiliser les réseaux sociaux pour diffuser ses revendications. La publication de vidéos et d’enregistrements audio permet au groupe d’atteindre directement la population et de contourner les médias traditionnels. Cette méthode de communication contribue à renforcer la visibilité des actions menées par la coalition et à mobiliser ses soutiens. En s’adressant directement aux Centrafricains, Tago Ghali et le général Kema cherchent à créer un sentiment d’urgence et à inciter la population à rejeter toute tentative d’instaurer un troisième mandat présidentiel. Le recours aux réseaux sociaux s’inscrit ainsi dans une stratégie globale de contestation et de mobilisation populaire.

 

Les enjeux à venir dans un climat de tensions persistantes

 

Les déclarations des responsables de la CMSPR laissent entrevoir la possibilité de nouvelles opérations militaires sur l’ensemble du territoire centrafricain. La coalition affirme ne pas hésiter à multiplier les attaques si la situation politique évolue dans le sens d’une prolongation du mandat de Baba Kongoboro par le régime. Dans ce contexte, l’attaque de Bodjomo pourrait n’être que la première d’une série d’actions visant à imposer la contestation armée comme moyen de pression. Les autorités centrafricaines, quant à elles, maintiennent leur engagement à assurer la sécurité et à rétablir l’ordre sur l’ensemble du territoire. La situation reste ainsi très instable, et l’évolution du conflit dépendra en grande partie de la capacité des forces de sécurité à contenir la menace.

 

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