La Centrafrique peut-elle encore se relever ? Les dernières chances d’un pays au bord du gouffre….

 

La Centrafrique peut-elle encore se relever ? Les dernières chances d'un pays au bord du gouffre….
Le président Faustin Archange Touadera en costume bleu, endormi complètement lors d’une conférence internationale

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 “Devons-nous continuer à chercher l’argent ailleurs pour développer notre pays la Centrafrique ?” Cette question capitale posée par le Président Touadéra en mars 2023, reprise et analysée par Élie Oueifio dans son ouvrage “La RCA doit-elle toujours dépendre des autres ?” (août 2024), résume le paradoxe économique centrafricain.

 

Un potentiel inexploité de La Centrafrique

 

Le pays dispose d’immenses terres agricoles fertiles qui demeurent inexploitées à ce jour. Les ressources minières abondent dans le sous-sol centrafricain. Sa position géographique offre un avantage stratégique considérable pour le commerce régional. Une main-d’œuvre importante reste disponible et prête à contribuer au développement du pays.

 

Un économiste cité par Oueifio livre une analyse sans concession : “Nous avons tout pour réussir, sauf la volonté de nous prendre en charge. Nous préférons la mendicité internationale à l’effort national”.

 

L’héritage perdu d’une économie performante de La Centrafrique

 

Le modèle des années 1960-1974

L’économie centrafricaine brillait par son dynamisme durant cette période. Le pays possédait des industries nationales prospères qui produisaient pour le marché local et l’exportation. L’agriculture générait des excédents significatifs. La balance commerciale affichait un solde positif et la monnaie maintenait sa stabilité sur les marchés internationaux.

 

Oueifio rappelle avec nostalgie : “En 1970, la Centrafrique exportait du textile vers l’Europe. Nos usines tournaient à plein régime. Nos produits agricoles nourrissaient la sous-région. Nous étions un pays qui se construisait”.

 

L’effondrement économique de La Centrafrique

 

Le démantèlement industriel

La désindustrialisation s’est opérée de manière programmée avec la fermeture successive des usines nationales qui constituaient le tissu industriel du pays. Les projets industriels prometteurs ont été abandonnés les uns après les autres. Les productions ont été délocalisées vers d’autres pays, entraînant une perte irrémédiable des savoir-faire industriels développés pendant des années.

 

La dépendance croissante de La Centrafrique

Le pays s’est enfermé dans un cercle vicieux caractérisé par des importations massives pour satisfaire les besoins essentiels. L’aide internationale est devenue systématique et indispensable à la survie économique. L’endettement n’a cessé de croître, réduisant progressivement l’autonomie décisionnelle du pays en matière de politique économique.

 

Les obstacles au redressement

 

Les blocages structurels

L’infrastructure routière du pays se trouve dans un état de délabrement avancé, entravant la circulation des biens et des personnes. L’approvisionnement en énergie reste rare et son coût élevé freine le développement industriel. Le système bancaire montre des défaillances majeures qui limitent l’accès au crédit. La formation professionnelle ne répond pas aux besoins réels du marché du travail, créant un décalage entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises.

 

Les résistances au changement

Les obstacles humains constituent un frein majeur au développement. Une mentalité d’assistanat s’est profondément ancrée dans la société. La corruption endémique gangrène l’administration et le secteur privé. L’absence de vision entrepreneuriale limite les initiatives privées. La peur du risque paralyse les investissements et l’innovation.

 

Les secteurs prioritaires de reconstruction de La Centrafrique

 

L’agriculture : Base du renouveau

Le pays possède un potentiel agricole considérable avec des terres fertiles immédiatement disponibles pour la culture. Les conditions climatiques se révèlent particulièrement favorables à une agriculture diversifiée. Une main-d’œuvre abondante pourrait être mobilisée pour les travaux agricoles. Les marchés régionaux et internationaux restent accessibles pour les produits cfns.

 

L’industrie à reconstruire

Le développement industriel doit se concentrer sur la transformation des produits locaux pour créer de la valeur ajoutée. Les industries légères adaptées aux besoins locaux méritent une attention particulière. L’artisanat traditionnel nécessite une modernisation pour répondre aux standards actuels. L’adoption de technologies appropriées permettrait d’optimiser la production.

 

Les réformes nécessaires

 

Cadre institutionnel

La simplification administrative devient indispensable pour faciliter la création et le développement des entreprises. La protection des investissements doit être garantie par un cadre juridique solide. Une fiscalité incitative encouragerait l’entrepreneuriat local et les investissements étrangers. La lutte contre la corruption nécessite des mesures concrètes et efficaces.

 

Infrastructure économique

Le réseau routier requiert une réhabilitation urgente pour désenclaver les régions productives. La production d’énergie doit être augmentée et fiabilisée. Les télécommunications nécessitent une modernisation pour faciliter les échanges. La création de zones industrielles adaptées stimulerait l’implantation d’entreprises.

 

La mobilisation des ressources

 

Ressources internes

L’épargne nationale constitue un potentiel largement sous-exploité qui pourrait financer le développement. La diaspora centrafricaine représente une source importante de financement et d’expertise à mobiliser. Les ressources naturelles du pays doivent être exploitées de manière rationnelle au profit du développement national. Un système de taxation efficace permettrait d’augmenter les recettes de l’État.

 

Partenariats stratégiques

La coopération sud-sud offre des opportunités de collaboration avec des pays aux défis similaires. Les investisseurs responsables doivent être attirés par un cadre attractif et sécurisé. Les transferts de technologie nécessitent des accords de coopération ciblés. Les formations qualifiantes peuvent être développées en partenariat avec des institutions étrangères reconnues.

 

Le rôle de l’État

Régulation efficace

Un cadre légal stable doit être mis en place pour sécuriser les activités économiques. Le contrôle effectif des activités économiques nécessite des institutions fortes et compétentes. La protection des acteurs économiques doit être garantie par l’État. L’arbitrage équitable des différends commerciaux requiert une justice indépendante et efficace.

 

Impulsion stratégique

Une planification cohérente du développement national devient indispensable. Les investissements structurants doivent cibler les secteurs prioritaires. La formation professionnelle nécessite une adaptation aux besoins du marché. Le soutien aux initiatives privées doit se traduire par des mesures concrètes.

 

La dimension sociale de La Centrafrique

 

Protection des populations

Des filets sociaux ciblés doivent protéger les plus vulnérables pendant la transition économique. La formation continue permet l’adaptation des compétences aux besoins du marché. Le microcrédit doit devenir accessible aux petits entrepreneurs. Le soutien aux coopératives renforce la résilience économique des communautés.

 

Développement inclusif

L’économie sociale offre des opportunités de développement communautaire. L’entrepreneuriat local nécessite un accompagnement adapté. Les projets communautaires constituent des leviers de développement territorial. La participation citoyenne garantit l’appropriation des initiatives de développement.

 

Les conditions du succès

 

Engagement national

Une volonté politique forte doit porter la vision du développement national. La mobilisation populaire autour des objectifs de développement s’avère cruciale. Une vision partagée du développement permet de fédérer les énergies. L’effort collectif constitue la clé de la réussite.

 

Comme le conclut Oueifio dans son analyse : “La RCA n’est pas condamnée à la pauvreté. Notre pays peut se relever, mais cela demande un changement radical dans notre façon de penser et d’agir. L’aide étrangère ne nous sauvera pas. Seul notre travail peut nous sortir de l’ornière.”

 

Par Alain Nzilo

 

Corbeau News Centrafrique

 

 

Par Alain Nzilo

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