Kouango et ses communes : Le désert scolaire de la rentrée 2024-2025

Kouango et ses communes : Le désert scolaire de la rentrée 2024-2025

 

 

Des élèves assis dans une salle de classe à l’école primaire de Besson, en République Centrafricaine, écoutant attentivement leur enseignant. Eleves-en-Classe-a-lEcole-Primaire-de-Bessan Catastrophe Éducative à Besson : Témoignage Accablant de Moussa Zafarou, directeur de l’école
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Bangui, CNC. La rentrée scolaire 2024 – 2025 en République centrafricaine (RCA), lancée en grande pompe le 16 septembre à Bambari par le président Kongoboro, se révèle être un fiasco dans de nombreuses régions du pays. Alors que le gouvernement cherche à présenter l’image d’un système éducatif fonctionnel, la réalité sur le terrain est tout autre, notamment dans les zones rurales où l’école reste un mirage pour de nombreux enfants.

 

À Kouango et ses communes : un mois perdu et un trimestre menacé

 

« Nous avons déjà perdu un mois. Le mois d’octobre est déjà perdu et nous tendons maintenant vers le mois de novembre », déplore Jean Daniel Yokanga, chef du secteur scolaire de la sous-préfecture de Kouango. Cette situation catastrophique installe un risque sur l’ensemble du premier trimestre, compromettant gravement l’année scolaire pour des milliers d’élèves de Kouango et ses communes.

 

Dans la sous-préfecture de Kouango, située à une centaine de kilomètres de Bambari, la rentrée scolaire reste lettre morte dans la majorité des établissements.

« Le plus pire des cas c’est dans les écoles rurales, dans les villages tels que Yangasso, les écoles de Yangasso, Yamaka, Ngadja, sur l’axe bianga, nous avons les écoles comme Maïgari, Ngadja, Gawa, Gwase, etc. », énumère Yokanga.

 

Un phénomène qui dépasse Kouango et ses communes

 

Ce constat alarmant ne se limite pas à Kouango et ses communes. Ailleurs dans tout le pays, c’est le même constat. Un autre exemple est à Koundé, dans la préfecture de Nana-Mambéré, l’école n’a toujours pas repris depuis la rentrée officielle. Cette situation se répète dans de nombreuses communes et villages à travers le pays, créant un fossé éducatif entre les grandes villes et les zones rurales.

 

« À part certaines villes, telles que Bangui, Bouar, Bambari, Berberati, et certaines grandes villes, certaines préfectures et sous-préfectures, l’école fait semblant d’être reprise. Mais, en réalité, dans les communes, les villages, ailleurs, là, c’est zéro », témoigne un observateur centrafricain.

 

Un ministère déconnecté de la réalité

 

Face à cette situation critique, le ministère de l’Éducation, dirigé par Aurélien Simplice Zingas, semble vivre dans une réalité parallèle. Alors que le taux de réussite au baccalauréat plafonne à 18%, les établissements scolaires manquent de tout : enseignants, salles de classes, outils pédagogiques etc…,  le ministre et ses proches vantent sur les réseaux sociaux une prétendue amélioration du système éducatif sous sa gouvernance.

 

Cette déconnexion entre le discours officiel et la réalité du terrain pose des questions sur la compétence et l’intégrité des responsables en charge de l’éducation nationale.

 

Des obstacles multiples à surmonter à Kouango et ses communes

 

Les raisons de ce désastre éducatif sont multiples. À Kouango et ses communes, Jean Daniel Yokanga évoque « les phénomènes d’enlèvement des sexes masculins » largement propagé dans la zone,  aurait freiné en partie la reprise scolaire cette année. Malgré les efforts de sensibilisation des autorités locales, la peur persiste et empêche de nombreux parents d’envoyer leurs enfants à l’école.

 

À ces craintes s’ajoutent d’autres problèmes structurels : manque d’enseignants qualifiés, infrastructures délabrées, absence de matériel pédagogique, et difficultés d’accès dans certaines zones rurales, selon le chef du secteur.

 

Un appel à une réponse urgent

 

Face à cette débâcle éducative, Jean Daniel Yokanga lance un appel pressant : « Je compte vraiment lancer ce vibrant appel à l’endroit des autorités communales des trois communes que regorge Kouango […] de conscientiser les parents et de s’investir vraiment sur l’éducation dans leur commune ».

 

Cet appel résonne bien au-delà de Kouango. Il dévoile l’urgence d’une mobilisation nationale pour sauver l’année scolaire et, plus largement, l’avenir de toute une génération d’enfants centrafricains privés de leur droit fondamental à l’éducation.

 

La rentrée scolaire 2024-2025 en RCA apparaît comme un échec cuisant, révélateur des profondes failles du système éducatif national. Alors que le gouvernement se gargarise de succès imaginaires, des milliers d’enfants restent sur le bord du chemin, otages d’une administration incapable de garantir leur accès à l’éducation. Sans une prise de conscience rapide et des actions concrètes à tous les niveaux, c’est l’avenir même du pays qui est en jeu.

 

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