Bangui, République centrafricaine, mercredi, 29 septembre 2021, 02:22:10 ( Corbeaunews-Centrafrique ). La liberté de la presse est l’un des principes sur lesquels repose la démocratie. Malheureusement, au regard de la situation actuelle en Centrafrique, il est possible d’affirmer que cette démocratie est sous menace.
Fake-news, désinformation et manipulation de l’information, menées par des pseudo-journalistes, sont devenues monnaie courante. La fonction première d’un journaliste est d’informer, d’expliquer, d’alerter, de raconter et de faire comprendre la réalité, ni plus ni moins.
Lorsqu’un journaliste rédige, il est en droit de donner son avis, son impression, faire part de sa sensibilité politique. Cependant, son devoir premier est de raconter les faits, et rien que les faits. Bien que difficile par moment, voire risqué selon les contextes, ce métier est des plus passionnants car invite le professionnel à dépasser ses limites et adopter un niveau de compréhension au-dessus de la moyenne. Et ce, dans un seul et même objectif : dire la vérité. En effet, c’est bien là que doit résider l’essentiel du métier d’un journaliste.
Pourtant, il nous faut malheureusement constater que de nombreux journaux centrafricains peinent aujourd’hui à faire preuve d’objectivité et, de surcroît, ne disent pas toujours la vérité. Ainsi, on peut s’interroger sur la raison derrière ce triste constat.
La réponse la plus explicite qui nous vient à l’esprit concerne les profils de ceux qui rédigent les articles. En effet, nombreux d’entre eux n’ont rien d’un journaliste, si ce n’est le nom. Au contraire, il s’agit de gens qui, cachés dans l’ombre, inventent, mentent et paient pour que leurs mensonges soient édités : les Russes !
En effet, leur réputation n’est plus un secret pour personne : désinformation, diffamation, mensonge, telles sont les pratiques qu’ils orchestrent dans l’ombre pour faire croire à nos dirigeants et à la population que sans eux la paix n’est plus possible.
Leur méthode est pourtant bien connue comme cela a été prouvé par leur implication aux élections américaines de 2016, pour ne citer que cet exemple. Ils disposent de fermes de manipulations qui inondent les réseaux sociaux de mensonges par le biais de faux comptes. En RCA, ils paient plus de 10 000 FCFA pour publier des articles qu’ils écrivent mais ne signent jamais.
Certains jours, dans la presse locale de Bangui, on découvre dans des journaux différents le même article avec les mêmes photos et les mêmes fautes d’orthographe mais signés d’un nom différent à chaque fois. Curieusement, ces articles sont systématiquement soit à la gloire des « Russes » soit à charge contre ceux qui les gênent.
Les mots « déontologie » et « éthique » ne semblent pas faire partie de leur vocabulaire. Pour preuve, ils n’hésitent pas à acheter les journalistes qui n’ont bien souvent pas d’autres choix que d’accepter cet ignoble marchandage.
Dans leur volonté d’agrandir leur influence dans le pays, ils cherchent à contrôler quelques-uns de nos hommes politiques et les rendre dépendants de leurs décisions. Le but derrière tout cela est très clair : chasser les entreprises étrangères en place en RCA pour y implanter les leurs. Sans l’ombre d’un doute, ils ne sauraient pas réaliser ce rêve sans passer par les médias et manipuler des journalistes dans un premier temps.
De ce fait, il est clair que notre liberté de la presse est menacée. Il revient, ainsi, aux journalistes de la défendre corps et âme et rendre à ce métier la noblesse qui lui revient et de ne plus en faire une arme à manipulation massive. Car, cette liberté est, avant tout, garante de la démocratie. Notre démocratie !
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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