Jackson Mazette, déprimé, interné à l’hôpital psychiatrique de Bangui
Bangui, 13 février 2024 (CNC) – Jackson Mazette, autrefois deuxième vice-président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) provisoirement radié de ce parti, se retrouve au cœur d’une lutte intérieure déchirante. Confronté à une dépression mentale grave, il a été récemment admis d’urgence à l’hôpital psychiatrique de Bangui. Cette hospitalisation marque un tournant dans la vie de Mazette, exposant au grand jour les défis complexes auxquels il est confronté sur le plan personnel et politique.
Jackson Mazette, ancien deuxième vice-président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), a récemment fait face à une série de défis qui ont mis en lumière les complexités de sa manière de faire la politique et de sa santé mentale. La semaine dernière, au sein de son domicile, Jackson Mazette commençait à présenter des signes alarmants d’un fou. Des délires inhabituels ont tourmenté Jackson Mazette, le poussant à accuser le président putschiste Touadéra et son ami, le sieur Chantal Jean-Édouard Koyambonou, de conspirer contre lui en vue de l’assassiner.
Les propos de Jackson Mazette empreints de paranoia : ”Vous me fermez tous les portails. Que personne ne rentre. Touadera et Koyambonou sont en route pour venir me tuer. Qu’est-ce que je leur ai fait ? Je n’ai pas bouffé leur argent”; disait-t-il à personne et dans le vide en faisant des signes bizarres, ont rapidement attiré l’attention de son entourage. Ses propos et ses accusations répétés contre Faustin Archange Touadera, qualifiant son apparence physique et se moquait de ses fesses et son ventre, exprimant au passage des craintes pour sa propre vie, ont déclenché des alarmes. Il semblait convaincu que le président Touadéra avait l’intention de le faire taire, de le faire tuer. Ces récits, répétés avec insistance, ont rapidement été interprétés comme des signes de détresse mentale, nécessitant une intervention urgente.
La situation de Monsieur Jackson Mazette est d’autant plus complexe en raison de son implication politique. Ancien membre éminent du MLPC en sa qualité du dernier membre fondateur encore en vie après la disparition de Dénis Kossi-Bella, sa politique de triple face et son soutien au président Touadéra et à ses projets de modification constitutionnelle ont provoqué des tensions au sein de son parti. Son désaccord avec la position du MLPC l’a poussé à rompre avec ses anciens camarades du MLPC et à prendre une position publique en faveur du président Touadéra dans l’espoir d’une nomination promise comme vice-président de la République.
Les soudaines déclarations et qualifications de Monsieur Jackson Mazette contre le président Touadéra et Monsieur Chantal Jean-Édouard Koyambonou ont été un tournant dans sa trajectoire mentale. Ce revirement soudain, marqué par des accusations explosives interprétées comme la transmission du message d’un ange, a mis en évidence les profondes luttes personnelles et politiques auxquelles il est confronté. Son état de santé mentale, précaire, fragile et qui se détériore heure après heure, a été mis à nu, jetant une lumière crue sur les pressions inhérentes à la vie politique en République Centrafricaine.
Face à cette crise, l’entourage de Monsieur Mazette a agi rapidement pour assurer sa sécurité et son bien-être. Son admission à l’hôpital et sa prise en charge médicale ont marqué le début d’un processus de rétablissement et de guérison. Entre-temps, les questions demeurent quant aux racines profondes de sa détresse mentale et à son avenir politique.
Dans l’ensemble, la chronologie des événements entourant le sieur Mazette souligne l’interconnexion complexe entre la politique et la santé mentale des hommes politiques qui tissent des alliances politiques dans le but de satisfaire leurs propres désirs. Sa dépression subite et ses accusations troublantes mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les politiciens dans un contexte de polarisation politique et de pressions croissantes. Il est impératif que la société centrafricaine offre un soutien psychologique adéquat aux individus comme Monsieur Jackson Mazette, confrontés à des crises de santé mentale, afin de garantir leur bien-être et leur sécurité dans un monde politique souvent impitoyable.
Il y’a lieu de rappeler que la situation de Jackson Mazette met en lumière les défis auxquels sont confrontés de nombreux individus dans la société centrafricaine, confrontés à des troubles mentaux. Son admission à l’hôpital psychiatrique de Bangui, communément appelé kabano, souligne l’importance cruciale d’une prise en charge appropriée de la santé mentale dans le pays. En mettant en avant le besoin de sensibilisation et de soutien pour ceux qui luttent contre la dépression et d’autres troubles mentaux, l’histoire de Mazette nous rappelle l’importance de la compassion et de l’empathie dans notre société. En fin de compte, son récit est un appel à l’action pour que la santé mentale devienne une priorité nationale, afin que d’autres comme lui puissent trouver l’aide et le soutien dont ils ont désespérément besoin pour guérir et retrouver l’espoir.
Par Gisèle MOLOMA
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